Read More « Décolonial », le terme s’est popularisé depuis la fin des années 1990, se distinguant des approches postcoloniales, ou encore des Subaltern Studies. D’une certaine façon, il s’est présenté comme une sorte de généalogie critique de la modernité, au sens où la pensée décoloniale défend le fait que la modernité capitaliste « précède d’au moins un siècle les processus de modernisation des sociétés européennes » des XVIIe et XVIIIe siècles.
Si la « modernité » occidentale est cette aventure qui a « découvert » le Nouveau Monde en 1492, comment justifier la découverte et la nouveauté d’une terre déjà habitée par d’autres humains, s’interrogent Philippe Colin et Lissell Quiroz, dans Pensées décoloniales. Une introduction aux théories critiques d’Amérique latine (la Découverte, 2023). En fait, la modernité est le visage acceptable de la colonialité (Quijano, 1992), qui conjugue les procédures de racisation et l’accaparement des ressources naturelles et culturelles des populations conquises, et cela en amont et en aval des périodes historiques à proprement parler de la colonisation et de la décolonisation. Retour donc sur la colonialité de genre avec Anibal Quijano et Maria Lugones, le féminisme décolonial avec Abya Yala et Lélia Gonzalez, la colonialité de la nature avec Fernando Coronil, Arturo Escobar, Héctor Alimonda, le courant sémiotique avec Walter Mignolo, Zulma Palermo, la philosophie de la libération avec Enrique Dussel, etc. La critique décoloniale s’est nourrie d’un marxisme hétérodoxe, des théories de la dépendance, des pensées de la libération, du féminisme chicana (Gloria Anzaldúa, Norma Alarcón, Cherríe Moraga, etc.), cherchant à pallier les angles morts des études postcoloniales. Un moment clé de cette historiographie est le programme de recherche Modernité-Colonialité-Décolonialité (2002) qui a conceptualisé les notions de colonialité du pouvoir, colonialité du savoir, colonialité de l’être et transmodernité. Aujourd’hui, la critique décoloniale est résolument traversée par les problématiques de l’écologie politique, les mouvements socio afro-descendants et le féminisme non-blanc.
Rappelons d’ailleurs à ce sujet que nous sommes – la communauté internationale – dans la décennie (2015-2025) internationale des personnes d’ascendance africaine, qui a pour thème « Personnes d’ascendance africaine : considération, justice et développement », autrement dit qui distingue les personnes d’ascendance africaine comme groupe dont les droits humains doivent être promus et protégés. Riche de ces déconstructions multiculturelles, la belle notion d’Universel peut poursuivre son chemin, et sa refonte éternelle.
« Décolonial », le terme s’est popularisé depuis la fin des années 1990, se distinguant des approches postcoloniales, ou encore des Subaltern Studies. D’une certaine façon, il s’est présenté comme une sorte de généalogie critique de la modernité, au sens où la pensée décoloniale défend le fait que la modernité capitaliste « précède d’au moins un siècle les processus de modernisation des sociétés européennes » des XVIIe et XVIIIe siècles.
Si la « modernité » occidentale est cette aventure qui a « découvert » le Nouveau Monde en 1492, comment justifier la découverte et la nouveauté d’une terre déjà habitée par d’autres humains, s’interrogent Philippe Colin et Lissell Quiroz, dans Pensées décoloniales. Une introduction aux théories critiques d’Amérique latine (la Découverte, 2023). En fait, la modernité est le visage acceptable de la colonialité (Quijano, 1992), qui conjugue les procédures de racisation et l’accaparement des ressources naturelles et culturelles des populations conquises, et cela en amont et en aval des périodes historiques à proprement parler de la colonisation et de la décolonisation. Retour donc sur la colonialité de genre avec Anibal Quijano et Maria Lugones, le féminisme décolonial avec Abya Yala et Lélia Gonzalez, la colonialité de la nature avec Fernando Coronil, Arturo Escobar, Héctor Alimonda, le courant sémiotique avec Walter Mignolo, Zulma Palermo, la philosophie de la libération avec Enrique Dussel, etc. La critique décoloniale s’est nourrie d’un marxisme hétérodoxe, des théories de la dépendance, des pensées de la libération, du féminisme chicana (Gloria Anzaldúa, Norma Alarcón, Cherríe Moraga, etc.), cherchant à pallier les angles morts des études postcoloniales. Un moment clé de cette historiographie est le programme de recherche Modernité-Colonialité-Décolonialité (2002) qui a conceptualisé les notions de colonialité du pouvoir, colonialité du savoir, colonialité de l’être et transmodernité. Aujourd’hui, la critique décoloniale est résolument traversée par les problématiques de l’écologie politique, les mouvements socio afro-descendants et le féminisme non-blanc.
Rappelons d’ailleurs à ce sujet que nous sommes – la communauté internationale – dans la décennie (2015-2025) internationale des personnes d’ascendance africaine, qui a pour thème « Personnes d’ascendance africaine : considération, justice et développement », autrement dit qui distingue les personnes d’ascendance africaine comme groupe dont les droits humains doivent être promus et protégés. Riche de ces déconstructions multiculturelles, la belle notion d’Universel peut poursuivre son chemin, et sa refonte éternelle.
« Ce post est un relevé d’information de notre veille d’information »