Revue de presse du 22 au 28 février 2021

Revue de presse

Revue de presse du 22 au 28 février 2021

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Revue de presse

Revue de presse du 22 au 28 février 2021

Les éléments de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas les positions de l’Observatoire du décolonialisme. Nous recensons sans commentaire des informations de nature diverse, des articles qui développent des analyses intéressantes aussi bien que des articles qui présentent des biais idéologiques.
>>> Suggérer un ajout à la revue de presse.

Mezetulle (blog), dimanche 28 février 2021
«Université et recherche: procès en “conscientisation” et intimidation», par Catherine Kintzler
Suite du programme de rééducation. Cet article fait suite à celui où, en juin 2020, j’analysais comment une activité académique ayant pignon sur rue, au motif légitime de faire obstacle à d’éventuelles discriminations, s’engage dans une entreprise d’ordre moral reposant sur l’auto-accusation identitaire. Le recours à un programme expiatoire de culpabilisation comparable dans ses procédés à celui d’une inquisition ou, plus proche de nous, à celui d’une « rééducation » est désormais banal. Non seulement des objets d’étude et d’intérêt deviennent suspects par eux-mêmes, mais encore et surtout, des personnes sont soupçonnées d’être par nature et de manière inconsciente des opérateurs de discrimination et de domination du fait de leur origine, de leur couleur de peau, de leur «ancrage». Et mieux vaut ne pas se défendre: toute argumentation est d’avance disqualifiée comme un symptôme de crispation versé au dossier de l’instruction à charge.

Le Point (site web), dimanche 28 février 2021
«Être noir n’est pas une opinion», par Peggy Sastre et Laetitia Strauch-Bonart
À l’heure où l’antiracisme américain prend des accents identitaires, Le Point a enquêté sur ces intellectuels noirs qui refusent l’esprit «woke».

Le Point (site web), samedi 27 février 2021
«Comment la jeunesse militante a arrêté de penser», par Valentine Arama
La génération qui se dit «éveillée» («woke») face aux inégalités est décrite comme ultrasensible. Toute confrontation idéologique semble désormais interdite.

Le Nouvel Obs (site web), samedi 27 février 2021
«“Génération indoor”: Comment nous nous sommes repliés sur nous-mêmes», par Dorane Vignando
Dans La Civilisation du cocon (éditions Arkhé), Vincent Cocquebert dresse une analyse passionnante sur notre besoin de repli sur soi et de se retrouver dans des «safe space», concept né bien avant la pandémie de Covid et qui interroge notre rapport au monde.

Causeur (site web), samedi 27 février 2021
«CNRS: les preuves de l’infiltration islamo-gauchiste s’accumulent», par Ahmed Benbacha
Le prestigieux CNRS est-il une conquête de l’extrême-gauche? Depuis les propos fracassants de Frédérique Vidal, politiques, presse et scientifiques s’écharpent sur la question.

Le Figaro (site web), samedi 27 février 2021
«Adieu “Monsieur Patate”: la marque de jouets culte ne sera plus genrée»
Le fabricant Hasbro a annoncé qu’il allait commercialiser une famille patate non-genrée. Toutefois, les personnages emblématiques ne disparaîtront pas.

Le Télégramme (site web), samedi 27 février 2021
«À Concarneau, la lente féminisation des noms de rues», par Guirec Flécher
À Concarneau, seulement 10 % des rues portent le nom d’une personnalité féminine. La municipalité souhaite tendre vers une réduction de cette inégalité, mais le chemin de la parité dans l’espace public risque de s’avérer encore long. Extrait:

La Nouvelle-Héloïse fera ainsi prochainement son apparition à Concarneau, en remplacement de la rue Jean-Jacques-Rousseau.

Le Journal de Montréal (site web), samedi 27 février 2021
«Petit cours accéléré de wokisme», par Joseph Facal
Extrait:

Le débat sur la liberté académique et la censure dans nos universités est bien lancé.
Deux incompréhensions majeures subsistent toutefois dans le grand public.
La première est de croire que ce fanatisme se limite aux étudiants. Faux, il est aussi partagé par beaucoup de professeurs.
La deuxième est de croire que c’est un mouvement superficiel et passager, alors qu’il est profond, en gestation depuis des décennies, porté par une apparence de cohérence globale, comme le marxisme de jadis, auquel il emprunte beaucoup. Voici les 10 fondements de l’idéologie woke.

Les Échos (site web), vendredi 26 février 2021
«Éloge du dessin de presse, version Chappatte», par Pierre de Gasquet
Deux ans après la décision du « New York Times » de renoncer aux caricatures en une, le dessinateur suisse Patrick Chappatte est devenu une figure tutélaire du dessin de presse. Il s’insurge contre la « timidité » des éditeurs face à la grande vague de la « cancel culture ». Visite de l’atelier genevois de cet ardent défenseur de la liberté d’expression, pionnier du reportage dessiné.

Libération (site web), vendredi 26 février 2021
«Thomas Chatterton Williams, noir sur blanc», par Quentin Girard
L’auteur métis américain invite à déconstruire l’idée de race et alerte sur la «cancel culture».

Le Figaro (site web), vendredi 26 février 2021
«Université française: ton “univers impitoyable”», par Renée Fregosi
La philosophe et politologue Renée Fregosi a constaté une montée en puissance de «l’idéologie diversitaire» dans le monde de la recherche, qui est selon elle facilitée par le mode de fonctionnement de l’université.

Marianne (site web), vendredi 26 février 2021
«Soviéto-marxisme, maoïsme, puis islamo-gauchisme: la troisième glaciation des temps modernes»
« Nous vivons actuellement, à l’université, et plus largement dans le monde des idées, ce que l’on pourrait appeler la troisième glaciation des temps modernes. Après le progressisme soviéto-marxiste de l’après-guerre, puis l’hallucination maoïste de la fin du siècle, nous voici parvenus à l’islamo-gauchisme, qui voit dans l’islam la religion des pauvres (et non des émirs pétroliers…) et dans l’immigration arabo-musulmane un prolétariat de rechange », affirme Jacques Julliard, éditorialiste de Marianne.

Nuestra república (site web, vendredi 26 février 2021)
«Aproposito de la polemica en Francia entorno al “islamo-gauchismo” y de la responsabilidad del intelectual», par Angélica Montes Montoya
Va siendo hora de que las y los intelectuales nos responsabilicemos de nuestros propios monstruos. Cuando en el marco de nuestros cursos no se precisa -desde el inicio- a partir de qué lugar hablamos y mezclamos (indistintamente) nuestras convicciones políticas y nuestros resultados de investigación, sin precisar los contornos, no debe sorprendernos que el malentendido domine y que lo que hacemos sea interpretado como el efecto simplista de una militancia teleguiada desde una presunta fracción partidista.

Telos (site web), vendredi 26 février 2021
«Controverses décoloniales: et si on revenait à une approche scientifique?», par Olivier Galland
Extrait:

Une autre approche, beaucoup plus efficace à mon sens, est celle qui remet simplement le débat scientifique sur ses pieds. Il est inutile et même contreproductif de jeter des anathèmes sur le décolonialisme. On a évidemment de gros doutes sur la valeur scientifique de ses énoncés, mais il ne suffit pas de le dire, il faut essayer de le démontrer. Ce n’est bien sûr pas forcément une tâche facile quand ces énoncés ont un caractère «infalsifiable» et que leur généralité est si grande qu’elle rend impossible leur confrontation à des tests empiriques. Mais si c’est le cas, en bon épistémologue poppérien, on est fondé à dire qu’ils sortent alors simplement du champ scientifique et ne peuvent avoir aucune prétention de vérité même relative.

LCILe Point, «Le Point des idées» du vendredi 26 février 2021
«“Islamo-gauchisme”, fantasme ou réalité?» et «L’université française est-elle dominée par les idéologues?» avec Rachel Khan, Renée Fregosi, Stéphane Dufoix et Xavier-Laurent Salvador
Retour sur la polémique lancée par la ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, sur l’islamo-gauchisme à l’université, et une question plus large: les idéologues ont-ils pris une place prépondérante à l’université?

FigaroLive (site web), «Points de vue» du vendredi 26 février 2021
«Médine “islamiste”: Berger a-t-elle raison?», avec Renée Fregosi

Le Bien public (site web), jeudi 25 février 2021
«Islamo-gauchisme: une réalité à l’université de Bourgogne?», par Alexandra Simard

Le Figaro (site web), jeudi 25 février 2021
«Théorie du genre, décolonialisme, racialisme… Ces nouveaux dogmes qui veulent s’imposer en France», par Eugénie Bastié
ENQUÊTE – Le débat sur l’islamo-gauchisme s’est élargi à l’ensemble d’une mouvance qui progresse dans les départements de sciences sociales à l’université et chez une nouvelle génération militante de gauche. La race, le genre et l’identité en sont les nouveaux totems.

Le Figaro (site web), jeudi 25 février 2021
«À Sciences Po Paris, des points bonus accordés pour l’utilisation de l’écriture inclusive», par Wally Bordas
Plusieurs étudiants attestent, preuves à l’appui, qu’ils ont effectivement été poussés à utiliser l’écriture inclusive dans un partiel de sociologie

Terrafemina (site web), jeudi 25 février 2021
«5 raisons de lire le génial Je ne sais pas quoi faire des gentils blancs», par Clément Arbrun
Politique, féministe, poétique, l’écriture de l’autrice afro-américaine Brit Benett n’en finit pas de chambouler le paysage éditorial outre-Atlantique. Sa somme de courts essais Je ne sais pas quoi faire des gentils blancs ressort aux éditions Autrement, et c’est brillant.

Atlantico (site web), jeudi 25 février 2021
«Le monde de l’entreprise découvre avec effroi la dernière lubie des intellos: l’écriture inclusive et ça rend fou», par Jean-Marc Sylvestre
Cette affaire d’écriture inclusive est peut-être une lubie, mais si l’administration et l’université s’y mettent, ça va devenir inquiétant. Le monde de l’entreprise, en tous les cas, sait que le grand gagnant sera l’anglais.

Le Point (site web), jeudi 25 février 2021
«Colonial un jour, colonial toujours?», par Pierre Vermeren
Pour l’historien Pierre Vermeren, la rumination des souffrances et des humiliations du passé bloque et détourne le regard du présent.

Le Point (site web), jeudi 25 février 2021
«La médecine à l’épreuve de la “théorie critique de la race”», par Andreas Bikfalvi
Pour Andreas Bikfalvi, la médecine est une activité humaniste qui doit se prémunir contre des idéologies constructivistes, racialistes et «différentialistes».

Le Journal de Montréal (site web), jeudi 25 février
«J’ai une peau noire et je rejette le concept de racisme systémique», par Murielle Chatelier
J’ai une peau noire et je rejette des concepts comme le racisme systémique, le privilège blanc et la fragilité blanche. Au Québec, nous n’avons pas besoin de ce genre d’idées qui nous viennent des États-Unis pour nous faire entendre et comprendre.

Contrepoints (site web), jeudi 25 février 2021
«Islamo-gauchisme et climato-gauchisme: les mêmes filiations», par Philippe Charlez
La destruction du capitalisme reste le dénominateur commun et le but ultime à toute forme de gauchisme qu’elle soit classique, climato ou islamo.

Le HuffPost (site web), jeudi 25 février 2021
«“Islamo-Gauchisme”: Christelle Rabier porte plainte contre Julien Aubert», par Lucie Hennequin
La chercheuse Christelle Rabier, maîtresse de conférence à l’EHESS, vient de porter plainte contre Julien Aubert, député Les Républicains, pour « injure publique ». Extrait:

Si elle ne porte plainte que trois mois plus tard, c’est parce qu’elle espérait disposer d’une “protection fonctionnelle” de la part de l’établissement où elle travaille, l’EHESS, liée à son statut de fonctionnaire et qui permet notamment de bénéficier d’une assistance juridique. […]

“Elle lui a été refusée en pratique, précise son avocat Me Kempf. Dans les discours, ils lui ont accordée, mais de fait ils l’ont refusée. Ils considèrent qu’intenter une procédure contre Julien Aubert serait contribuer à une publicité tapageuse. Mais ce n’est absolument pas à l’université de décider à la place de la victime d’un délit de la meilleure procédure à mettre en place.”

Radio Notre-Dame, «Le Grand Témoin» du jeudi 25 février 2021
«Louis Daufresne reçoit Pierre-André Taguieff»
L’université française est-elle gangrenée par l’islamo-gauchisme? En particulier les sciences sociales, domaine qui serait noyauté par un militantisme très virulent porté par toutes les idéologies les plus hostiles à la France, qui, paradoxalement, sous couvert de recherches, vivraient de crédits publics? Jean-Michel Blanquer puis Frédérique Vidal s’en sont alarmés, au point de déclencher une polémique après que le ministre de l’enseignement supérieur eut demandé qu’une enquête soit diligentée pour distinguer le bon grain de la recherche de l’ivraie du parti pris. Cela amène à s’intéresser de plus près à ce concept d’islamo-gauchisme dont Pierre-André Taguieff peut s’arroger la paternité. Philosophe, politiste, historien des idées, il l’a forgé il y a une vingtaine d’années. Depuis quelque temps seulement, il s’est banalisé au point de voir sa signification dévoyée par quelque usage, surtout sur les plateaux de télévision où l’on aime manier des mots-valise qui impressionnent le public. Pierre-André Taguieff nous accompagne aujourd’hui dans cet effort de définition, alors qu’il va bientôt faire paraître Liaisons dangereuses: islamo-nazisme, islamo-gauchisme (Hermann).

France Culture, «Le Tour du monde des idées» du jeudi 25 février 2021
«Subaltern studies: des écrivains condamnés à représenter leur pays?», par Brice Couturier
Les subaltern ou post-colonial studies, en train d’être importées dans nos universités, font l’objet de critiques aux États-Unis. Un certain nombre d’écrivains leur reprochent, au prétexte de défendre des causes morales, de ne sélectionner que des œuvres qui correspondent à leur agenda politique.

Libération (site web), mercredi 24 février 2021
«Universités: il faut protéger la liberté académique face aux pressions militantes», par le Collectif Vigilance Universités
Pour un collectif d’universitaires, certaines recherches en sciences sociales sur la race et le genre peuvent se transformer en dogme si elles refusent le débat scientifique contradictoire. C’est à la communauté universitaire elle-même de se prémunir contre ce risque.

Le Figaro (site web), mercredi 24 février 2021
«Quand les jeux de société sont rattrapés à leur tour par les polémiques antiracistes», par Paul Sugy
Le célèbre jeu du Monopoly est accusé par une journaliste américaine de véhiculer des clichés racistes hérités de la ségrégation des Noirs aux États-Unis.

Le Monde, mercredi 24 février 2021, p. 28
«Protéger l’université contre le dévoiement militant»
L’enquête sur l’« islamo-gauchisme » à l’université doit être confiée à une instance indépendante du ministère, estime un collectif de 130 universitaires.

Marianne (site web), mercredi 24 février 2021
«Universités: “race” et “genre” partout, islamo-gauchisme nulle part?», par Anthony Cortes et Hadrien Mathoux
À écouter les réactions outrées de certains universitaires après la sortie de Frédérique Vidal, on croit rêver. Il suffit pourtant de se baisser pour ramasser des anecdotes attestant de l’ampleur du phénomène qui avance le plus souvent sous d’autres appellations.

Le Figaro (site web), mercredi 24 février 2021
«Islamo-gauchisme: une large majorité de Français soutient Frédérique Vidal», par Jim Jarrassé
SONDAGE – Deux tiers des Français approuvent les propos de la ministre de l’Enseignement supérieur, selon une enquête Odoxa-Blackbone Consulting réalisée pour Le Figaro et Franceinfo.

France 24, mercredi 24 février 2021
«Islamo-gauchisme: fausse polémique ou réalité?», avec Xavier-Laurent Salvador et Nacira Guénif
Depuis dix jours, la France est secouée par une polémique autour de l’islamo-gauchisme, qui serait de plus en plus présent au sein des universités et de la recherche françaises. À l’origine des débats, cette déclaration de la ministre de l’Enseignement supérieur Frédérique Vidal: « l’islamo-gauchisme gangrène la société dans son ensemble et l’université n’est pas imperméable », des propos suivis d’une demande au CNRS d’enquêter sur l’ensemble des recherches faites en France. Une démarche qui a suscité un véritable tollé auprès d’une partie des chercheurs français.

Le Figaro (site web), mercredi 24 février
«L’écriture inclusive n’a rien à faire au sein de l’école de la République», par Kévin Bossuet
Un député a déposé une proposition de loi visant à interdire l’écriture inclusive dans le service public. Pour le professeur d’Histoire Kévin Bossuet, l’apprentissage de la langue française classique doit rester la priorité face à la dérive idéologique que constitue cette écriture.

Mythes, Mancies & Mathématiques (blog), mercredi 24 février 2021
«Les profs de maths, ces nouveaux suppôts du suprémacisme blanc», par Benoît Rittaud
Extrait:

Vous enseignez les mathématiques de la même manière que vous les avez apprises? Suprémacisme blanc. Vous demandez à vos élèves de vous montrer ce qu’ils ont fait? Suprémacisme blanc. Vous centrez vos objectifs sur l’obtention de la bonne réponse? Suprémacisme blanc. Vous corrigez les erreurs? Suprémacisme blanc.

Pour écraser l’infâme, le document préconise force méthodes pédagogiques tout droit sorties de l’imaginaire d’Épinal auquel souscrivent volontiers ceux qui ne sont pas trop souvent face à des élèves. Mais pour cette fois, leur naïveté gentillette n’est pas ce qui frappe le plus. Ce qui étonne vraiment, c’est cet improbable lien avec la question raciale, nulle part démontré. Et pour cause… Il faut vraiment n’avoir jamais voyagé au-delà de Los Angeles pour croire l’enseignement dans les pays non-occidentaux conforme à cet irénisme post-soixante-huitard qui s’oppose à ce que les enseignants enseignent et que les élèves apprennent (c’est pourtant «suprémaciste blanc», ça aussi).

En formant de futurs ingénieurs de toutes les couleurs de peau et de toutes les origines dans mon université au cœur de la Seine-Saint-Denis, je mesure chaque année combien les mathématiques sont un moyen puissant d’ascenseur social. Du point de vue de l’Histoire universelle, elles sont aussi l’un des domaines les mieux partagés par toutes les civilisations et toutes les cultures, aux antipodes de toute considération raciale ou même culturelle. C’est pourquoi, lorsque le document californien m’affirme que «considérer un “bon” enseignement des maths comme un antidote aux inégalités mathématiques pour les Noirs, les Latinos et les allophones» est, là encore, de la suprématie blanche, j’en conclus deux choses. La première: je ne suis pas près d’aller enseigner en Californie. La seconde: la faiblesse avérée des digues françaises face à ce genre d’idées, qui déferlent d’outre-Atlantique, doit nous mettre sans attendre sur le qui-vive.

Réforme, mercredi 24 février 2021
«“Islamo-gauchisme”, vrai ou faux débat?», par Jean-Luc Mouton
Le concept d’islamo-gauchisme ne vient pas de l’extrême droite mais d’un historien des idées plus que respectable, Pierre-André Taguieff.

The Washington Post, mardi 23 février 2021
«Not all ‘anti-racist’ ideas are good ones. The left isn’t being honest about this», par Matthew Yglesias
On some topics, progressives prefer pointing out right-wing hypocrisy to debating substance.

Neon (site web), mardi 23 février 2021
«Appropriation culturelle: le peuple Cherokee veut que Jeep change le nom de son 4×4», par Marius François
La Jeep Cherokee, nommée ainsi depuis 1974, va-t-elle être débaptisée ? C’est du moins ce que demande le peuple du même nom.

Le Journal de Montréal (site web), mardi 23 février 2021
«La gauche est dévorée par un cancer virulent», par Joseph Facal
Extrait:

Le capitalisme mondialisé, spéculatif, amoral, apatride, aliénant, qui creuse les inégalités, qui fabrique de faux besoins, qui endette pour domestiquer, qui fait de l’évasion fiscale, ce capitalisme a besoin d’être interpellé.
Mais il l’est de moins en moins parce que la gauche est aujourd’hui dynamitée par de jeunes ignorants qui traquent les mots et qui ne savent pas la différence entre Céline Dion et Louis-Ferdinand Céline.
Et c’est toute la société qui en souffre.

LCI, «Le parti pris de Caroline Fourest» du mardi 23 février 2021
«Islamo-gauchisme, quelle réalité?»
Caroline Fourest livre un regard critique sur l’actualité de la semaine dans 24H Pujadas sur LCI. Au programme: la place de l’islamo-gauchisme dans les universités.

Radio J, «Les enfants d’Abraham» du mardi 23 février 2021
«L’islamo-gauchisme dans les universités françaises», animé par par Michel Zerbib. Invités : le professeur Jean Szlamowicz, le Préfet Frédéric Potier, le député UDI Meyer Habib et le président du Printemps Républicain Amine El Khatmi.

Marianne (site web), mardi 23 février 2021
«Polémiques et propos lunaires: la méthode Camélia Jordana pour rester dans la lumière», par Guylain Chevrier
Guylain Chevrier, docteur en histoire, formateur, enseignant, ancien membre de la mission laïcité du Haut Conseil à l’intégration et membre de l’Observatoire du décolonialisme, décortique le discours politique que porte Camélia Jordana.

UFAL (site web), mardi 23 février 2021
«Islamo-gauchisme contre islamophobie ? Quand les fausses polémiques cachent les vrais dangers», par Charles Arambourou
À l’UFAL, nous n’avons pas été les derniers à nous en prendre à «l’islamo-gauchisme». Mais ce terme avait pour nous un sens précis. Lancé par Pierre-André Taguieff (donc, nullement par la droite) dans les années 2000, il désignait la dérive qui a conduit certains groupes d’extrême-gauche à soutenir des islamistes, auxquels ils assimilaient «les musulmans», nouveaux «damnés de la terre» selon eux. L’antisionisme des internationalistes soutenant les Palestiniens a ainsi pu servir de véhicule à un antisémitisme communautaire.

Telos (site web), mardi 23 février 2021
«Peut-on défendre le décolonialisme?», par Alain Policar
Un article de Pierre-André Taguieff paru dans Telos le 14 février dernier s’inquiète de l’influence croissante des «études décoloniales» tout en dénonçant la vacuité intellectuelle de ce qui serait surtout, à ses yeux, une forme d’activisme, avec tous les travers de la radicalité: sectarisme, intolérance, distorsion délibérée des représentations au profit d’une vision simplifiée de la réalité sociale. On peut certes considérer le décolonialisme comme une mauvaise réponse à la discrimination et à la stigmatisation que subissent les populations dites racisées. Mais que la réponse soit mauvaise ne fait pas disparaître la question, et la violence des passions autour de cette question suggère qu’elle aujourd’hui essentielle.

CNews (site web), mardi 23 février 2021
«Une chaîne YouTube d’échecs bloquée par une IA à cause des termes “noirs” et “blancs”»
Une chaîne Youtube dédiée aux échecs a été bloquée par le programme d’intelligence artificielle (IA) de la plate-forme après que celui-ci a détecté une répétition des termes «noirs», «blancs», ou encore «attaque», des mots qui sont couramment utilisés dans l’univers du jeu de société.

Intrld (site web), mardi 23 février 2021
«“Les Simpson”: le Dr. Hibbert change finalement de voix», par Justin Noto
Après 31 ans, Les Simpson ont décidé de changer la voix américaine de leur cultissime personnage le docteur Hibbert. Il sera désormais interprété par un acteur noir.

Le Monde (site web), mardi 23 février 2021
«Des protections hygiéniques gratuites dans les universités à la prochaine rentrée»
Le gouvernement souhaite installer 1500 distributeurs dans les résidences universitaires des Crous et les services de santé universitaires.

Le Monde (site web), mardi 23 février 2021
«L’“affaire Beaud et Noiriel” est exemplaire de la dégradation de la qualité du débat public»
Revenant, dans une tribune au Monde, sur la réception particulièrement houleuse de l’essai Race et sciences sociales de l’historien et du sociologue, un collectif d’universitaires, dont Irène Théry, Dominique Schnapper et Christian Baudelot, alerte sur les menaces qui pèsent sur les libertés académiques. Extrait:

Les libertés académiques sont menacées par la ministre mais elles le sont aussi autrement. Beaucoup de chercheurs, a fortiori lorsqu’ils sont précaires, ont désormais peur de s’exprimer dans un débat où l’intensité de l’engagement se mesure à la véhémence de la critique et où l’attaque ad hominem tient lieu d’argument. Le manichéisme moral invite à ce genre de dérives: le «camp d’en face» et même celui d’à côté seraient, «par nature», mauvais.
L’empire de l’émotion indignée rencontre les intérêts de nombreuses entreprises de presse qui font de l’audience avec ce type de polémiques. Un tribunal médiatique siège en permanence, où les procès à charge remplacent les débats d’idées.
Dans cet état du débat scientifique, les chercheurs qui ont le courage d’aborder des questions polémiques, afin d’instiller, en intellectuels, davantage de réflexivité dans le débat public, sont voués à rencontrer le silence ou les insultes. Une chape de plomb s’abat alors sur un «débat» de plus en plus hermétique aux apports des sciences sociales, tandis que les réseaux sociaux y font régner les rapports de force.

Le Figaro (site web), mardi 23 février 2021
«États-Unis : deux écoles ne veulent plus du nom de l’explorateur français Jean Ribault», par Paul Carcenac
Le comté de Jacksonville propose de débaptiser plusieurs établissements, dont ceux portant le nom du navigateur qui a pris possession de la Floride en 1565. Ses descendants s’en émeuvent.

Le Figaro (site web), mardi 23 février 2021
«Zhang Zhang: “Ma réponse à ceux qui voient du racisme dans la composition ethnique des orchestres classiques”»
Membre de l’Orchestre philharmonique de Monte-Carlo, cette violoniste renommée répond à la polémique lancée, début janvier, par le musicien Ibrahim Maalouf sur le manque de diversité au sein de l’Orchestre Philharmonique de Vienne.

France Culture, «L’Invité des Matins» du mardi 23 février 2021
«Islamo-gauchisme: entre opportunisme politique et débat scientifique», avec Alain Policar et Sylvain Bourmeau
«L’islamo-gauchisme», le gros mot, le néologisme de Pandore; il agite la classe politique et le monde intellectuel depuis que la ministre de l’enseignement supérieur Frédéric Vidal a demandé une enquête sur sa dissémination dans les universités.

France Culture, «Le Temps du débat» du lundi 22 février 2021
«Le militantisme à l’université pose-t-il problème?», avec Abdellali Hajjat, Nathalie Heinich et Rose-Marie Lagrave
Malgré le tollé provoqué auprès des universitaires et sur les réseaux, la proposition d’enquête sur l’“islamo-gauchisme” dans les universités pose des questions persistantes: que révèle l’intrusion de la politique dans le champ académique? La recherche peut-elle être exempte de tout militantisme?

RT France, «Interdit d’interdire» du lundi 22 février 2021
«Quid de “l’islamo-gauchisme”?», Frédéric Taddéï reçoit Sami Biasoni, Julien Talpin, Kaoutar Harchi et Alain Policar

L’Express (site web), lundi 22 février 2021
«“Islamo-gauchisme” à l’université: la gauche fait bloc contre Vidal, son électorat moins», par Paul Chaulet
Les représentants de gauche ont unanimement fustigé l’enquête lancée par la ministre de l’Enseignement supérieur. Son électorat, lui, est plus partagé, selon un sondage Ifop.

L’Express (site web), lundi 22 février 2021
«La polémique sur “l’islamo-gauchisme” cache l’éléphant intersectionnel», par Sylvain Fort
Si Frédérique Vidal a suscité un tollé en ciblant « l’islamo-gauchisme », c’est bien l’intersectionnalité qui gagne du terrain dans le monde universitaire.

Les Inrockuptibles (site web), lundi 22 février 2021
«En 2021, Gainsbourg est-il devenu problématique?», par Bruno Deruisseau
Attiré par les jeunes femmes, célèbre pour les frasques alcoolisées de son double maléfique Gainsbarre et auteur d’une œuvre hantée par la misogynie, Serge Gainsbourg et le parfum de scandale qui l’accompagnait où qu’il aille semblent en totale inadéquation avec une époque qui condamne enfin des pratiques hier encore tolérées. Comment envisager Gainsbourg à l’aune de la cancel culture?

20Minutes (site web), «Mots pour maux» du lundi 22 février 2021
«C’est quoi la “blanchité”?», par Aude Lorriaux
Dans le deuxième numéro de #MotsPourMaux, le programme qui décrypte les mots des discriminations, on a choisi de vous parler d’un mot pas très courant, le mot «blanchité». La blanchité, – on dit parfois aussi blanchitude – c’est le fait d’être perçu comme blanc, et les rapports de pouvoir que cela entraîne. Autrement dit, ce n’est pas tellement une couleur de peau – les blancs ont plutôt la peau rose, d’ailleurs – mais un statut social. Extrait:

Il s’agit en somme de prendre conscience de ce que des années d’histoires racistes ont pu laisser en nous tous et toutes, comme réflexes inconscients. Allez, au boulot!

Le Journal de Montréal (site web), lundi 22 février 2021
«Lettre à Boucar Diouf», par Maka Kotto
Extrait:

La lutte contre le racisme nous rapproche, parce qu’elle nous rassemble. Le concept de «racisme systémique» nous éloigne, parce qu’il nous détourne de cette lutte inachevée contre le racisme.

Ricochet (site web), lundi 22 février 2021
«La face cachée de la censure: des étudiant·e·s se confient au sujet de la violence raciale sur les campus», par Christopher Curtis
«Les gens parlent de “cancel culture”, de censure, mais comment appelle-t-on cela, quand quelqu’un est forcé·e de quitter l’université parce que c’est un milieu trop hostile?» Extrait:

Amaria Phillips dit en avoir marre d’être «la représentante de l’ensemble des étudiant·e·s noir·e·s» à l’Université Concordia.
Elle affirme que, quoiqu’elle apprécie le fait que certain·e·s professeur·e·s s’efforcent de ne pas faire de faux pas, ils ont tendance à s’y prendre de la pire façon.
«La façon dont ça se passe en général, c’est qu’un professeur me demande — à moi, la personne noire — si telle ou telle chose est offensante ou non», dit Philips, qui a cofondé l’Association des étudiant·e·s noir·e·s à Concordia en octobre dernier. «Dans ces moments-là, je ne suis plus une étudiante, je deviens une sorte d’ambassadrice pour toutes les personnes noires. Je suis juste perçue comme une Noire. Rien d’autre.»

La Presse (site web), lundi 22 février 2021
«Plainte sur le mot en N. Le “clientélisme” inquiète des professeurs de l’Université McGill», par Mayssa Ferah
L’Université McGill fait reculer la liberté académique en accordant tous les crédits à une étudiante qui n’a pas complété son cours après s’être plainte de l’utilisation du mot en N par un enseignant, dénoncent des professeurs de l’institution.

La Presse (site web), lundi 22 février 2021
«Débat sur la liberté universitaire. La parole aux étudiants», par Suzanne Colpron
De récents incidents à l’Université d’Ottawa et à McGill ont révélé des situations où les professeurs ont été soumis à des attaques en règle dans le sillage des courants woke et de la cancel culture, très présents dans les universités nord-américaines, surtout sur la question des minorités racisées et des identités de genre. Extraits:

Donc, on peut être d’accord sur 99 % des choses, mais si tu n’es pas 100 % d’accord, tu es contre.

Sandrine Masri, étudiante en droit à l’Université McGill

Être un «militant rebelle» est fortement encouragé, tant par les étudiants que par les profs et la direction.

Rafael Miró, étudiant en histoire à l’Université McGill

Je comprends qu’on puisse être pour, qu’on puisse être contre. Mais j’ai un problème quand on empêche des gens d’avoir une discussion sur un sujet. On dirait que ça vient d’une minorité des étudiants qui parlent plus haut, plus fort que les autres.

Ana Popa, étudiante en littérature

Le Journal de Montréal (site web), lundi 22 février 2021
«L’islamisme à l’université en France», par Loïc Tassé
La France plongée dans un débat invraisemblable. La ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, a demandé au Centre national de la recherche scientifique de mener une enquête sur la présence de l’islamo-gauchisme dans les universités françaises.

France Culture, «Le Tour du monde des idées» du lundi 22 février 2021
«Liberté d’expression: qui fixe les règles du jeu?», par Brice Couturier
À qui revient-il de fixer les limites à la liberté d’expression: à des lois, votées par les Parlements nationaux, ou à des geeks anonymes travaillant pour les plateformes de la Silicon Valley? Le pouvoir que détiennent aujourd’hui les réseaux sociaux de censurer leurs utilisateurs pose problème.

FranceTVInfo (site web), lundi 22 février 2021
«Universités: que sont les libertés académiques?»
Suite à la polémique autour de sa demande d’enquête sur l’islamo-gauchisme à l’université, la ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, a assuré défendre les libertés académiques. En quoi consistent-elles? Extrait:

Deux principes essentiels marquent les limites de la liberté académique: la tolérance et l’objectivité, elles aussi inscrites dans le code de l’éducation. «La tolérance c’est ce qui permet de ne pas blesser autrui lorsqu’on exprime quelque chose qui est tranché, et l’objectivité, c’est le fait que ce que nous disons doit relever d’une démarche qui s’appuie sur des faits, des éléments vérifiables», indique Christophe Voilliot, cosecrétaire général du syndicat SNESUP-FSU.

Revue des Deux Mondes (site web), lundi 22 février 2021
«Islamo-gauchisme et université : quand les censeurs crient à la censure», par Valérie Toranian
Extrait:

L’université ne doit plus être l’otage d’un militantisme radical déguisé en enseignement pseudo-scientifique.

Mouvements (site web), lundi 22 février 2021
«Sur la cosmétique ministérielle. Enquête sur les référent(e)s racisme et antisémitisme dans les universités françaises», par Olivier Esteves et Kamel Badar
Extraits:

Le positionnement d’Olivier Le Cour Grandmaison à Evry-Val d’Essonne permet d’objectiver la réticence institutionnelle à reconnaître toutes les formes d’exclusion, des stéréotypes à la violence physique, dont sont la cible les musulmans. Auteur prolifique, ce collègue a derechef souhaité porter le nom de référent « racisme, antisémitisme et islamophobie », ce qui a d’abord été accepté par sa hiérarchie, puis lui a été refusé lors d’un réexamen de cette demande.

[…] tant que l’antisémitisme sera pensé institutionnellement comme concurrent de l’islamophobie, tous les racismes ne seront pas pris en compte.

Slate (site web), Podcast «Poire et Cahuètes» du lundi 22 février 2021
«Race vs classes: la guerre des intellectuels français», avec Julien Talpin
Dans cet épisode de Poire et Cahuètes, nous abordons l’un des sujets, sinon LE sujet qui divise le plus les universitaires et intellectuel·les de France depuis maintenant plusieurs années: la pertinence du concept de «race» dans les sciences sociales. Le sujet pourrait sembler technique et ne concerner que quelques spécialistes, mais il s’invite régulièrement dans les grands médias. Extrait:

On a l’impression que Beaud et Noiriel se retranchent sur leur pré carré et ne veulent pas laisser la place à ceux qui arrivent.

Julien Talpin, chercheur en sciences politiques au CNRS

France Inter, «Le Grand entretien» du lundi 22 février 2021
«Islamo-gauchiste: un terme “polémique”, sans “définition absolue” d’après Olivier Roy et Pascal Blanchard»
Pascal Blanchard, historien, chercheur associé au CRIHM à l’Université de Lausanne, auteur de « Décolonisations françaises, la chute d’un empire » (La Martiniere), et Olivier Roy, politologue, professeur à l’Institut universitaire européen de Florence (Italie), étaient les invités du Grand entretien de France Inter. Extrait:

L’historien Pascal Blanchard estime aussi que «les questions coloniales ou de genre ont émergé parce qu’elles étaient très peu présentes avant. Mais, qu’extrêmement peu de chercheurs travaillent sur ces questions en réalité, moins de 1%.» Il note toutefois que «c’est une génération qui pense que ces problèmes sont essentiels, comme si c’était la principale grille de lecture à avoir sur le monde». 

Pour l’auteur de Décolonisations françaises, la chute d’un empire (La Martinière), «c’est à nous de leur expliquer que ceux qui s’engageront avec trop de tropisme dans ces voies vont se retrouver dans des impasses, parce qu’il seront incapables de regarder le monde 360 degrés. Typiquement, je suis un homme, blanc, de plus de 55 ans… Ce qui n’empêche pas que je suis parfaitement apte à travailler sur des sujets liés à la colonisation.»



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