Sondage: Le wokisme et ses ennemis, un pari électoral risqué

Sondage: Le wokisme et ses ennemis, un pari électoral risqué

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Sondage: Le wokisme et ses ennemis, un pari électoral risqué

Read More  Publié2 février 2023, 20:56SondageLe wokisme et ses ennemis, un pari électoral risquéLes questions liées au racisme, au sexisme ou à la discrimination de minorités provoquent des discussions enflammées mais ne constituent pas un thème prioritaire à quelques mois des élections fédérales.L’annulation du concert du groupe de reggae suisse alémanique Lauwarm, l’été dernier à Berne, avait déclenché une polémique politique et médiatique.Barbara HéritierAlors que l’UDC part en guerre contre la «terreur du genre et folie woke» dans son programme en vue des élections fédérales d’octobre, il se pourrait que le sujet s’apparente à un pétard mouillé, tant pour ses défenseurs que pour ses détracteurs, selon le «Tages-Anzeiger». Le politologue Michael Hermann y cite une étude qui montre que cette thématique arrive en 20e position des préoccupations des Suisses, loin derrière le changement climatique, le financement des retraites ou l’approvisionnement énergétique.Parallèlement, un sondage plus récent indique que plus de la moitié (55%) des personnes interrogées considèrent que la manière dont luttent les personnes qualifiées de «wokes» contre le racisme et l’oppression n’a au mieux «aucun effet», au pire «est vraiment néfaste». Plus concrètement, 62% des personnes interrogées ne comprennent par exemple pas pourquoi la Migros a retiré de son assortiment les chocolats appelés «Mohrenkopf» («tête-de-nègre» en français). 72% des avis considèrent aussi que l’annulation de concerts de musiciens «rastas blancs» à Berne et à Zurich n’était pas justifiée.Le terme «woke» est d’origine anglo-américaine et signifie «éveillé». Il désigne un courant de pensée dénonçant différentes formes de discriminations raciales et envers des minorités ainsi que le sexisme. D’abord utilisé par des communautés noires nord-américaines pour dénoncer les discriminations systémiques à leur encontre, le terme a été repris de manière plus large pour défendre diverses causes considérées comme progressistes. Les détracteurs de ce type de revendications utilisent le mot woke de façon péjorative pour critiquer l’attitude des personnes dénonçant ces discriminations.Dans les médias et sur les réseaux sociaux, les sujets liés au «wokisme» divisent et déclenchent des torrents de prises de positions tranchées. De quoi y voir un potentiel électoral à quelques mois des Fédérales d’octobre. Michael Hermann pense que ces querelles «ne jouent presque aucun rôle au quotidien. Rares sont ceux à qui on demande de décliner leur genre ou ceux qui sont rejetés de la société à cause de leur coupe de cheveux.» Ce thème fait beaucoup de bruit, mais ne dispose pas d’une grande puissance d’explosion sur le plan politique selon lui.Michael Hermann considère malgré tout que l’UDC ne va pas perdre des voix en misant sur la thématique woke, surtout du côté de son électorat masculin et plutôt âgé, ce que confirme le premier sondage. Mais, selon le politologue, les partis traditionnels de gauche, le PS en tête, qui ne sont pas focalisés sur ces sujets, pourraient devoir répliquer si l’UDC occupe le terrain et fait des annonces concrètes. Michael Hermann estime que les socialistes ont plutôt évité la question jusqu’à présent et ne voudraient pas que la polarisation gauche-droite constatée à Zurich par exemple prenne de l’ampleur au niveau national.Pour rester informé(e) sur vos thématiques préférées et ne rien manquer de l’actualité, inscrivez-vous à notre newsletter et recevez chaque jour, directement dans votre boîte mail, l’essentiel des infos de la journée.(jba) 

Publié2 février 2023, 20:56

SondageLe wokisme et ses ennemis, un pari électoral risqué

Les questions liées au racisme, au sexisme ou à la discrimination de minorités provoquent des discussions enflammées mais ne constituent pas un thème prioritaire à quelques mois des élections fédérales.

L’annulation du concert du groupe de reggae suisse alémanique Lauwarm, l’été dernier à Berne, avait déclenché une polémique politique et médiatique.

Barbara Héritier

Alors que l’UDC part en guerre contre la «terreur du genre et folie woke» dans son programme en vue des élections fédérales d’octobre, il se pourrait que le sujet s’apparente à un pétard mouillé, tant pour ses défenseurs que pour ses détracteurs, selon le «Tages-Anzeiger». Le politologue Michael Hermann y cite une étude qui montre que cette thématique arrive en 20e position des préoccupations des Suisses, loin derrière le changement climatique, le financement des retraites ou l’approvisionnement énergétique.

Parallèlement, un sondage plus récent indique que plus de la moitié (55%) des personnes interrogées considèrent que la manière dont luttent les personnes qualifiées de «wokes» contre le racisme et l’oppression n’a au mieux «aucun effet», au pire «est vraiment néfaste». Plus concrètement, 62% des personnes interrogées ne comprennent par exemple pas pourquoi la Migros a retiré de son assortiment les chocolats appelés «Mohrenkopf» («tête-de-nègre» en français). 72% des avis considèrent aussi que l’annulation de concerts de musiciens «rastas blancs» à Berne et à Zurich n’était pas justifiée.

Le terme «woke» est d’origine anglo-américaine et signifie «éveillé». Il désigne un courant de pensée dénonçant différentes formes de discriminations raciales et envers des minorités ainsi que le sexisme. D’abord utilisé par des communautés noires nord-américaines pour dénoncer les discriminations systémiques à leur encontre, le terme a été repris de manière plus large pour défendre diverses causes considérées comme progressistes. Les détracteurs de ce type de revendications utilisent le mot woke de façon péjorative pour critiquer l’attitude des personnes dénonçant ces discriminations.

Dans les médias et sur les réseaux sociaux, les sujets liés au «wokisme» divisent et déclenchent des torrents de prises de positions tranchées. De quoi y voir un potentiel électoral à quelques mois des Fédérales d’octobre. Michael Hermann pense que ces querelles «ne jouent presque aucun rôle au quotidien. Rares sont ceux à qui on demande de décliner leur genre ou ceux qui sont rejetés de la société à cause de leur coupe de cheveux.» Ce thème fait beaucoup de bruit, mais ne dispose pas d’une grande puissance d’explosion sur le plan politique selon lui.

Michael Hermann considère malgré tout que l’UDC ne va pas perdre des voix en misant sur la thématique woke, surtout du côté de son électorat masculin et plutôt âgé, ce que confirme le premier sondage. Mais, selon le politologue, les partis traditionnels de gauche, le PS en tête, qui ne sont pas focalisés sur ces sujets, pourraient devoir répliquer si l’UDC occupe le terrain et fait des annonces concrètes. Michael Hermann estime que les socialistes ont plutôt évité la question jusqu’à présent et ne voudraient pas que la polarisation gauche-droite constatée à Zurich par exemple prenne de l’ampleur au niveau national.

Pour rester informé(e) sur vos thématiques préférées et ne rien manquer de l’actualité, inscrivez-vous à notre newsletter et recevez chaque jour, directement dans votre boîte mail, l’essentiel des infos de la journée.

(jba)

 

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