Read More A la fin du mois de janvier, la Chancellerie fédérale a publié un guide de formation sur l’emploi de l’écriture inclusive de la langue française dans les textes de la Confédération. Ce document prône l’emploi du masculin générique. »Promouvoir un français qui s’adresse à tous et qui ne discrimine personne ». Cette phrase, tirée de l’avant-propos du guide de formation, donne le ton. Pour la Chancellerie fédérale, le masculin générique doit rester la règle. Ainsi, si le sujet d’un propos correspond à un groupe de personnes mixtes, l’emploi du masculin l’emporte, et a le rôle de représenter tout le monde.Le guide énumère par ailleurs des formulations à proscrire. Pas question par exemple d’utiliser le mot « iel », contraction de « il et elle », employé par certaines personnes qui ne se reconnaissent pas en tant qu’homme ou que femme. Pour la Chancellerie, ce pronom n’est pas reconnu et est par ailleurs illisible et imprononçable.Une pétition lancéeDepuis la publication, plusieurs voix se sont élevées pour critiquer ce document, qui n’argumente pas ses propos avec des références scientifiques. Consultant en question de genre, David Saltiel a lancé une pétition. Il estime que ce guide est un retour en arrière pour l’égalité des genres et prépare une fronde avec des parlementaires et des syndicats afin que la Chancellerie revoie sa copie.Sous la Coupole, le conseiller national socialiste valaisan Emmanuel Amos a quant à lui demandé des comptes auprès du Conseil fédéral, qui n’y voit rien à rien dire.Globalement, l’écriture inclusive n’a toutefois pas le vent en poupe au Parlement. L’année dernière, une majorité du Conseil national s’était par exemple prononcée pour l’interdiction de l’écriture inclusive dans les textes de l’administration fédérale.>> Ecouter aussi l’interview de Sandrine Zufferey, professeure en linguistique française à l’Université de Berne, dans Forum: Décryptage du guide d’écriture inclusive de la Confédération: interview de Sandrine Zufferey / Forum / 4 min. / aujourd’hui à 18:07 En porte-à-faux avec l’enseignement romand?Si l’emploi du masculin générique reste le plus utilisé en Suisse romande, la Chancellerie dit surtout se baser sur les règles appliquées dans l’enseignement public romand.Une explication remise en doute par la Conférence intercantonale de l’instruction publique de la Suisse romande et du Tessin (CIIP), qui explique à la RTS douter que le document de la Chancellerie s’inspire de leurs directives.Les cantons de Vaud, Genève ou encore Neuchâtel recommandent de leur côté de toujours mentionner le féminin, puis le masculin dans l’usage de l’écriture inclusive.Plus étonnant enfin, le guide de la Chancellerie contredit un document « pour une écriture non genrée » du Département fédéral de l’Intérieur publié il y a deux ans, dans lequel l’emploi du masculin générique était rejeté.Sujet radio: Thibaut Clémence avec Camille DegottAdaptation web: ther Publié à 19:35
A la fin du mois de janvier, la Chancellerie fédérale a publié un guide de formation sur l’emploi de l’écriture inclusive de la langue française dans les textes de la Confédération. Ce document prône l’emploi du masculin générique.
« Promouvoir un français qui s’adresse à tous et qui ne discrimine personne ». Cette phrase, tirée de l’avant-propos du guide de formation, donne le ton. Pour la Chancellerie fédérale, le masculin générique doit rester la règle. Ainsi, si le sujet d’un propos correspond à un groupe de personnes mixtes, l’emploi du masculin l’emporte, et a le rôle de représenter tout le monde.
Le guide énumère par ailleurs des formulations à proscrire. Pas question par exemple d’utiliser le mot « iel », contraction de « il et elle », employé par certaines personnes qui ne se reconnaissent pas en tant qu’homme ou que femme. Pour la Chancellerie, ce pronom n’est pas reconnu et est par ailleurs illisible et imprononçable.
Une pétition lancée
Depuis la publication, plusieurs voix se sont élevées pour critiquer ce document, qui n’argumente pas ses propos avec des références scientifiques. Consultant en question de genre, David Saltiel a lancé une pétition. Il estime que ce guide est un retour en arrière pour l’égalité des genres et prépare une fronde avec des parlementaires et des syndicats afin que la Chancellerie revoie sa copie.
Sous la Coupole, le conseiller national socialiste valaisan Emmanuel Amos a quant à lui demandé des comptes auprès du Conseil fédéral, qui n’y voit rien à rien dire.
Globalement, l’écriture inclusive n’a toutefois pas le vent en poupe au Parlement. L’année dernière, une majorité du Conseil national s’était par exemple prononcée pour l’interdiction de l’écriture inclusive dans les textes de l’administration fédérale.
>> Ecouter aussi l’interview de Sandrine Zufferey, professeure en linguistique française à l’Université de Berne, dans Forum:
Décryptage du guide d’écriture inclusive de la Confédération: interview de Sandrine Zufferey / Forum / 4 min. / aujourd’hui à 18:07
En porte-à-faux avec l’enseignement romand?
Si l’emploi du masculin générique reste le plus utilisé en Suisse romande, la Chancellerie dit surtout se baser sur les règles appliquées dans l’enseignement public romand.
Une explication remise en doute par la Conférence intercantonale de l’instruction publique de la Suisse romande et du Tessin (CIIP), qui explique à la RTS douter que le document de la Chancellerie s’inspire de leurs directives.
Les cantons de Vaud, Genève ou encore Neuchâtel recommandent de leur côté de toujours mentionner le féminin, puis le masculin dans l’usage de l’écriture inclusive.
Plus étonnant enfin, le guide de la Chancellerie contredit un document « pour une écriture non genrée » du Département fédéral de l’Intérieur publié il y a deux ans, dans lequel l’emploi du masculin générique était rejeté.
Sujet radio: Thibaut Clémence avec Camille Degott
Adaptation web: ther
Publié à 19:35
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