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Wokisme, les faits n°22 - novembre 2023

Colloques et événements

Penser l’intersectionnalité : Minorités et dominations plurielles aux États-Unis

Ce colloque s’intéressera à l’articulation entre classe, race et genre qui peut se jouer par exemple autour du concept de blanchité (whiteness), ce qui serait le rappel que la race ne concerne pas seulement les « autres » mais que la racialisation traverse la société dans son ensemble. Les participants.e.s pourraient déterminer la façon dont les systèmes de pouvoir sont imbriqués et exploitent ceux qui sont les plus marginalisés de la société.

Phénoménologie(s) et critique(s) du « nous » (ENS Paris) Avec la participation exceptionnelle de Judith Butler 

Disjoindre le « nous » hérité (i.e., l’identité collective reçue à la naissance), et le « nous » choisi, (i.e., l’identité activement assumée et choisie par l’individu) est un geste typiquement critique. Théoriser notre double appartenance et la réversibilité par laquelle le « nous » performé et activement assumé métamorphose sans cesse le « nous » hérité dont il est issu, l’est encore plus. Car, en vertu de ce geste, c’est en termes de volonté et non en termes d’origine, ou d’appartenance, qu’il s’agit de penser la relation entre le « je » et le « nous », l’individu et la communauté.

L’enseignant.e d’histoire, de géographie et l’éducation à la citoyenneté : un.e acteur.trice confronté.e aux enjeux d’hybridation dans sa classe, son établissement, son territoire

Ce colloque souhaite porter sa focale sur l’enseignant.e comme acteur.trice de la construction de situations d’apprentissage et de leur conduite en classe ou hors la classe. Le champ d’action et les activités des enseignant.e.s se sont en effet transformées pour répondre aux enjeux de notre monde contemporain, aux attentes sociales et aux prescriptions institutionnelles qui en découlent. Développement des TICE, inter et transdisciplinarité, « éducations à » (citoyenneté, environnement, développement durable, santé, risques, altérité, …), démarche d’enquête, uchronie, tâche complexe, etc… sont autant de nouveaux enjeux, ouvrant à des champs d’intervention élargis et de nouvelles pratiques, qui interrogent le métier d’enseignant.e d’histoire et de géographie, d’autant que dans un même temps, les deux disciplines universitaires de référence connaissent également des changements épistémologiques et paradigmatiques importants (approche qualitative, critique, postcoloniale…).

Repenser la différance sexuelle | Rethinking Sexual Différance (Bordeaux)

L’ÉCRITURE MATRICE | MATRIX WRITING
(Modérateur | Chair : Apostolos Lampropoulos)
10h – 10h45 Francesco Vitale | Université de Salerno
« La race des femmes ». « Chora » entre Nicole Loraux et Jacques Derrida
10h45 – 11h30 Lynn Turner | Goldsmiths, University of London
Sanguine resistance: handling a clitoral palette in Artemisia Gentileschi
pause | break
11h45 – 12h30 Anne Emmanuelle Berger | Université Paris 8 – Vincennes-Saint Denis
La voix et le sextuel

POLITIQUES DE LA DIFFÉRANCE | POLITICS OF DIFFERANCE
(Modératrice | Chair : Marta Segarra)
14H30 – 15h15 Naomi Waltham-Smith | Merton College, University of Oxford
The Generation and Generalization of Political Concepts:
Sexual Difference in Derrida’s seminar on “Nationalité et nationalismes philosophiques”
15h15 – 16h Eszter Timár | Central European University
Sexual difference and gender identity
pause | break
16h15 – 17h Mina Karavanta | University of Athens
Postracial Inhabitancies: Communities of Refuge in the After that is Now

23.11.2023 JEUDI | THURSDAY

LIRE–AGIR AVEC LA DIFFÉRANCE SEXUELLE | READ–ACT WITH SEXUAL DIFFERANCE
(Modératrice | Chair : Evelyne Grossman)
9h30 – 10h15 Marta Segarra | CNRS – LEGS / Université de Barcelone
Lire Derrida comme Proust
10h15 – 11h Stéphane Lojkine | Université d’Aix-Marseille
Amour et similitude dans L’Astrée : une politique du neutre
pause | break
11h15 – 12h Anne Tomiche | Sorbonne Université
Déconstructions queer
14h – 15h Visite Frac Nouvelle-Aquitaine – MÉCA

QUEERISER LES LIGNES | QUEERING BOUNDARIES
(Modérateur | Chair : Stéphane Lojkine)
15h15 – 16h Orietta Ombrosi (Sapienza – Université de Rome)
Qui suit qui ? La femme et/ou « l’animal » :
le différend sur la différence sexuelle entre Derrida et Levinas
16h – 16h45 François Raffoul | Louisiana State University
Sexual Difference and Gathering in Geschlecht III
pause | break
17h – 17h45 John Paul Ricco | University of Toronto
Freud and the Scene of Edging


24.11.2023 VENDREDI | FRIDAY

PLIS ET FROISSEMENTS DE LA DIFFERANCE SEXUELLE |
FOLDS AND CREASES OF SEXUAL DIFFERANCE
(Modératrice | Chair : Marie de Gandt)
9h30 – 10h15 Francesca Manzari | Université d’Aix-Marseille
Encore et Geschlecht III sur « l’autre sexe »
10h15 – 11h Fabrice Bourlez | psychanalyste, Ecole Supérieure d’Art et de Design de Reims et École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris
Tacts de la différance
pause | break
11h15 – 12h Irving Goh | National University of Singapore
Differànce sexuelle
12H – 12H45 Evelyne Grossman | Université Paris Cité
Réinventer l’aimance : Miriam Cahn, Paul B. Preciado

La réception de la notion d’’intersectionnalité dans le débat en France. Construction théorique, implications politiques et usages pratiques

The recent paradigm of ‘intersectionality’ reissues struggles about ‘identity,’ ‘subjectivity,’ ‘experience’ and ‘agency,’ as well as the structures of social inequalities that pervade theoretical and methodological discussions in the sciences humaines et socials and beyond. The ‘intersectionality’ metaphor anticipates a multi-dimensional perspective. It aims at analysing, as capacious as possible, the positioning of subjects/persons and their courses of action in historical contexts, i.e. within a heterogeneous, but by no means arbitrary field of discourses, institutions and social practices. Due to their multi-perspectivity, intersectional approaches have to be seen as parts of a current shift of emphasis within cultural sciences and the humanities which is significantly related to ongoing reflections on processes of globalization and the “spatial turn”. 

Genre, pouvoir, discours (Casablanca, Maroc)

 Entre nord et sud, la question du genre ne connaît pas les mêmes cheminements. Divers facteurs (historique, politique, culturel et social) se conjuguent pour instaurer des disparités en matière de révision des liens de pouvoir et de la genèse des discours sur le genre. La combinaison de ces facteurs et les différences qu’elle engendre entre nord et sud n’empêche pas pour autant de déceler la persistance des formes de pouvoir patriarcal de part et d’autre. Les divers procédés et modes de construction du féminin et du masculin continuent à servir de fondements à la perpétuation de la hiérarchisation des sexes au niveau des trois sphères : domestique, sociale et politique.

Publications

Le genre et la sexualité, marqueurs des frontières sociales et politiques

Ce texte est une introduction à la traduction française d’un article de la sociologue Amy Hanser (« The Gendered Rice Bowl: The Sexual Politics of Service Work in Urban China ») paru dans la revue Gender and Society en 2005. Cette introduction présente les principaux apports de l’article, fondé sur une enquête ethnographique menée au début des années 2000 dans les lieux de vente d’un centre urbain chinois. Amy Hanser montre à quel point les performances de genre et de sexualité des employées de différents lieux de vente contribuent à signifier, naturaliser et légitimer les distinctions de classe de la société chinoise, mais aussi le modèle capitaliste en plein essor.

Du discours au dispositif: Penser la fabrique médiatique des sexualités

Cet article propose une introduction aux queer media studies , qui interrogent le rôle des technologies médiatiques dans la production et la contestation d’un ordre social hétéronormé, structuré par des hiérarchies entre les sexes et entre les sexualités, elles-mêmes imbriquées dans des rapports de classe et de racialisation. Une première partie présente l’apport de l’approche anti-essentialiste des relations de pouvoir élaborée par Michel Foucault, qui permet de sortir de la double impasse qui consiste d’un côté à valoriser toute expression publique de la sexualité comme une forme de libération et, de l’autre, à vouloir purifier la sexualité de toute relation de pouvoir. Quatre domaines de recherche sont ensuite passés en revue : l’analyse discursive des représentations médiatiques, l’approche par les affects des enquêtes en réception, les approches par la matérialité de la technique et enfin les enquêtes sur la production et la régulation des médias. La conclusion précise que la sexualité est une dimension transversale de la vie sociale, qui concerne potentiellement toutes les recherches sur les médias et les technologies de communication.

« Gender studies et sociologie de la littérature. Perspectives croisées » 


Postulant que le genre est une construction sociale et que la littérature est une activité socialement déterminée (avec une structure, des fonctions et des interactions analysables4), ainsi qu’un mode de « connaissance pratique » du monde social5, ce numéro de revue, tiré des communications du colloque6, envisage la place que le « fait littéraire » occupe dans le travail d’élucidation des catégories de sexe, de leurs interactions et de leurs intersections avec d’autres relations de pouvoir7. Au croisement des études de genre et de la sociologie de la littérature, les contributions du présent numéro entendent se soustraire à « la loi des cécités et des lucidités croisées8 », d’après laquelle, comme dans la fable des aveugles et de l’éléphant, chaque discipline cartographie des réalités interdépendantes, tout en revendiquant la supériorité de son point de vue.

Ouvrages

Flaubert aux prises avec « le genre »

Madame Bovary (1857) continue en 2020 de séduire lectrices et lecteurs. En l’écrivant, Gustave Flaubert inventait le roman moderne. Il n’est pas anodin qu’il l’ait centré sur un personnage de femme et qu’il ait mis l’accent sur la condition des femmes. Mais à l’heure de #MeToo, une question surgit : qu’en était-il du rapport de Flaubert aux femmes ? Peut-on lire ses romans en faisant l’impasse sur cette question ?

M.E. O’Brian, Abolir la famille. Capitalisme et communisation du soin (trad. A. Savona)

« Abolir la famille pourrait revenir à généraliser le soin humain dans la communauté humaine réelle du communisme. » (M.E. O’Brien).Pour les plus chanceux, la famille est une source d’amour et de soutien. Mais pour beaucoup d’autres, elle est un lieu d’horreur privée, de coercition et de domination personnelle. Dans la société capitaliste, la famille doit assumer des exigences impossibles, que ce soit en matière de soins interpersonnels ou de travail social reproductif. Ne pourrions-nous pas imaginer un avenir différent ?

Mamadou Diouf, L’Afrique dans le temps du monde

La colonisation de l’Afrique par les puissances européennes a été alimentée par l’invention d’une hiérarchie raciale et d’un ensemble d’opérations par lesquelles les communautés africaines ont été dépossédées de leurs cultures et expulsées du territoire de l’histoire. Face à cette expropriation et à ce bannissement, l’Afrique et la diaspora noire n’ont pas manqué de produire des contre-récits à la « mission civilisatrice » de l’Occident. En revitalisant les narrations orales et les cultures matérielles dédaignées, l’histoire africaine et noire de l’Afrique a sans cesse cherché à conjuguer l’unité et la diversité des sociétés du continent, pour revendiquer un récit de l’universel enfin débarrassé de l’impérialisme occidental.

MINORITÉS DE GENRE ET DE SEXUALITÉ

Depuis l’apparition des premières enquêtes en France sur les minorités sexuelles dans les années 1980 et 1990, de nouvelles générations de chercheur·ses ont contribué à élargir le champ des recherches sur ces populations. Marquées par les enjeux de santé dans un contexte d’épidémie du VIH, les premières enquêtes s’intéressaient aux hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, leurs pratiques sexuelles et leurs modes de vie. Plus récemment, la reconnaissance légale des couples de même…

Thèses

Le monde social du médiactivisme féministe numérique. Les trajectoires entre le journalisme, l’activisme en ligne et le militantisme politique

La soutenance de thèse de Mariana Fagundez aura lieu jeudi 16 novembre à 13h, à l’université de Brasilia. Titre de la thèse : « Le monde social du médiactivisme féministe numérique. Les trajectoires entre le journalisme, l’activisme en ligne et le militantisme politique »

La valeur du « travail » des sans-emplois. Une comparaison intersectionnelle entre Marseille et Turin »

La thèse, alliant méthodes quantitatives et qualitatives, se place dans la continuité des réflexions féministes autour de l’élargissement du concept de travail et interroge l’imbrication des rapports sociaux à travers la valorisation symbolique et matérielle différenciée du travail hors emploi.

Fred. Pierron

Fred. Pierron