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Zanele Muholi : «L’appareil photo est un outil pour parler de toutes les injustices du passé»

Zanele Muholi : «L’appareil photo est un outil pour parler de toutes les injustices du passé»

Collectif

Tribune des observateurs

Read More  InterviewArticle réservé aux abonnésArrivé·e à la photo par l’activisme il y a une vingtaine d’années, l’artiste a immortalisé des centaines de corps et de visages de la communauté queer et noire en Afrique du Sud, grâce à un travail de terrain centré sur la sexualité. «Libé» est allé à sa rencontre à Paris, où la Maison européenne de la photographie lui consacre une rétrospective. «Lulamile, Room 107 Day Inn Hotel», Burlington, 2017. (Zanele Muholi/Courtesy of the Artist and Steve)par Clémentine Mercierpublié le 6 février 2023 à 18h45Les autoportraits de l’artiste non binaire Zanele Muholi clouent en général sur place. Ils procurent aussi des frissons, tant les images parviennent à un point d’équilibre parfait entre le mystère et l’évidence, l’élégance et la sobriété. Sur les photos en noir et blanc, il y a cette silhouette intense qui regarde l’objectif. Calme et affirmé·e, iel nous fixe. Iel a parfois un tissu léopard, un diadème ou des pinces à linge dans les cheveux, parfois des tuyaux d’aspirateurs, des colliers, du gros Scotch ou des chaînes autour du buste et du cou. Rien de ridicule, juste une immense dignité, avec un matériel de fortune. La sensation d’être transpercé par le regard de cet·te inconnu·e est peut-être due aux traits de maquillage blanc qui soulignent les yeux ou la bouche, en parfait contraste avec la peau noire et les fonds sombres. Pour paraître un peu plus noir·e encore, l’artiste a obscurci volontairement son visage.Dans cette sublime série d’autoportraits intitulée «Somnyama Ngonyama» – qui signifie «Salut à toi, lionne noire», en français –, Zanele Muholi, originaire d’Afrique du Sud, et dont la langue maternelle est le zoulou, se représente tapi·e dans l’ombre, prêt·e à bondir, habitant avec grâce et détermination un inconscient collectif postcolonial, un inconscient collectif patriarcal aussi. Cette série, commencée en 2012, a déjà été vue à la Fondation Luma à Arles, 

Interview

Article réservé aux abonnés

Arrivé·e à la photo par l’activisme il y a une vingtaine d’années, l’artiste a immortalisé des centaines de corps et de visages de la communauté queer et noire en Afrique du Sud, grâce à un travail de terrain centré sur la sexualité. «Libé» est allé à sa rencontre à Paris, où la Maison européenne de la photographie lui consacre une rétrospective.

«Lulamile, Room 107 Day Inn Hotel», Burlington, 2017. (Zanele Muholi/Courtesy of the Artist and Steve)

par Clémentine Mercier

publié le 6 février 2023 à 18h45

Les autoportraits de l’artiste non binaire Zanele Muholi clouent en général sur place. Ils procurent aussi des frissons, tant les images parviennent à un point d’équilibre parfait entre le mystère et l’évidence, l’élégance et la sobriété. Sur les photos en noir et blanc, il y a cette silhouette intense qui regarde l’objectif. Calme et affirmé·e, iel nous fixe. Iel a parfois un tissu léopard, un diadème ou des pinces à linge dans les cheveux, parfois des tuyaux d’aspirateurs, des colliers, du gros Scotch ou des chaînes autour du buste et du cou. Rien de ridicule, juste une immense dignité, avec un matériel de fortune. La sensation d’être transpercé par le regard de cet·te inconnu·e est peut-être due aux traits de maquillage blanc qui soulignent les yeux ou la bouche, en parfait contraste avec la peau noire et les fonds sombres. Pour paraître un peu plus noir·e encore, l’artiste a obscurci volontairement son visage.

Dans cette sublime série d’autoportraits intitulée «Somnyama Ngonyama» – qui signifie «Salut à toi, lionne noire», en français –, Zanele Muholi, originaire d’Afrique du Sud, et dont la langue maternelle est le zoulou, se représente tapi·e dans l’ombre, prêt·e à bondir, habitant avec grâce et détermination un inconscient collectif postcolonial, un inconscient collectif patriarcal aussi. Cette série, commencée en 2012, a déjà été vue à la Fondation Luma à Arles,

 

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