La non-mixité, c’est permis et à encourager partout, sauf dans les toilettes. Parce que des toilettes non-mixtes, ça, c’est « violent ».
Car l’accès aux toilettes est un enjeu d’inclusion et de santé publique, nous avons travaillé sur un document pratique que nous sommes heureux-ses de pouvoir vous partager. Dans ce document, nous avons recensé les toilettes adaptées pour les personnes utilisant une cup menstruelle (avec un lavabo à l’intérieur de la cabine) et les toilettes mixtes ou non-genrées. Nous espérons qu’il vous sera utile au quotidien et nous vous invitons à vous en emparer, à vous l’approprier et éventuellement à nous faire des retours ! Au-delà de l’aspect pratique dans lequel s’inscrit ce recensement, nous souhaitons l’inscrire dans une revendication plus large visant à la mise en place de davantage de toilettes non-genrées sur le campus de Paris. Ce faisant, nous souhaitons le remplacement de la signalétique genrée actuelle par la désignation « WC ». Loin d’être futile, ce changement permet de garantir l’accès à des sanitaires pour tous-tes, et ainsi, l’égalité des droits. En effet, sans ces modifications l’accès aux toilettes pour les personnes transgenres peut être rendu violent et, in fine, non effectif. En effet, pour garantir l’égalité des droits, l’accès à des sanitaires est essentiel. Or, lorsqu’il s’agit des personnes transgenres, cette égalité d’accès ne saurait être effective sans la mise en place de sanitaires non-genrés. Tout d’abord, en début de transition, les espaces genrés peuvent être synonymes de mise en danger pour les personnes transgenres identifiées comme telles dans l’espace public. De plus, le caractère restreint et semi-privé des sanitaires favorise cette mise en danger et expose ainsi les personnes transgenres à des violences verbales ou physiques. Des études scientifiques récentes en sciences médicales et sociales ont ainsi démontré que les personnes transgenres évitaient les sanitaires genrées. Or, ces stratégies d’évitement peuvent avoir des conséquences pathologiques telles que les infections urinaires dues à une trop longue rétention (Patel, 2017; Hardacker et al. 2019). De ce fait, autoriser les personnes transgenres à fréquenter les sanitaires de leur choix ne suffit pas, il est aussi nécessaire de permettre un accès à des sanitaires non-genrés. Il s’agit d’ailleurs d’une des recommandations du Défenseur des droits dans sa décision cadre n°2020-136. Par ailleurs, il nous semble que la mise en place des toilettes non-genrées est d’autant plus nécessaire que leur absence formelle représente une rupture dans les aménagements auxquels les étudiant-e-s en échange universitaire auraient pu avoir accès dans leur université de rattachement. De plus, cette mise en place de toilettes non genrées n’apparaît pas logistiquement compliquée. Une vingtaine de toilettes dans les différents bâtiments est déjà mixte. Il suffirait de remplacer les deux pictogrammes homme / femme présents côte à côte sur la porte par un simple pictogramme “WC”. Nous avons d’ailleurs remarqué que c’est déjà le cas pour une toilette située au 5e étage dans le bâtiment au 56, Rue des Saints-Pères. Pour l’ensemble de ces raisons, nous demandons la mise en place de toilettes non-genrées au sein de tous les bâtiments Sciences Po ainsi que la mise à disposition sur le site internet de l’école d’une carte reprenant la localisation des toilettes au sein de ses différents bâtiments.
Lien vers la carte : https://bit.ly/REFERENCEMENTWCEqual,
Garçes Collectif Féministe, Solidaires Etudiant-e-s Sciences Po