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Catégorie : BigNews

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Xavier-Laurent Salvador

La caporalisation du conseil des sages

L’article un de la Constitution de 1958 explique que la République est indivisible, laïque, démocratique et sociale. La Laïcité fait donc partie de ces principes qui nécessitent avant tout une organisation juridique. Fondée sur le principe de séparation (sphère publique, sphère privée) qui garantit la liberté de conscience et de culte, elle est fragilisée aujourd’hui par la conjonction du politique et du religieux sous les auspices d’un wokisme galopant qui s’accorde avec des gens comme Norman Ajari pour déclarer qu’elle est tout à la fois une mesure « d’apartheid », voire « islamophobe, discriminante, injuste et d’extrême-droite ».
Dans le même temps émerge un paradoxe dans la société : d’un côté on veut abolir la frontière entre sphère publique et sphère privée par des revendications religieuses au sein des services publics (la cantine, la prière, la séparation des hommes et des femmes…) et dans le même temps, les entreprises réclament son application alors que justement elle n’y a pas sa place.

L’Institution scolaire est au coeur des tensions qui agitent évidemment le monde des adultes. Les Professeurs sont de plus en plus tiraillés entre le principe organisateur auquel ils sont soumis et les aspirations sociales des publics usagers du service public : leurs élèves et leurs parents. Le meurtre odieux commis de la plus barbare des façons
dont a été victime Samuel Patty devrait à lui seul suffire à comprendre qu’il est essentiel de résister par la réaffirmation des principes organisateurs de l’Etat. De ces derniers dépendent en partie les Institutions qui définissent l’étendue de l’identité de la nation française: la langue, sa culture et sa littérature, son école.

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people sitting on gang chairs
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Joseph Ciccolini

Théorie critique de la race: quand la cancérologie se prend les pieds dans le tapis du wokisme

l n’est plus nécessaire de rappeler la perméabilité de pans entiers de la recherche académique aux théories elles-mêmes issues de la French Theory et du déconstructivisme à tout crin.  D’abord cantonnée aux sciences humaines et sociales, cette lame de fond touche désormais les sciences dures puisque des articles perchés de type « Queer identity and theory intersections in mathematics education: a theoretical literature review » ou « A quantum physics explanation for polyamory, BDSM, and queer people »  sont désormais monnaie courante (1, 2). 

Aux USA, cette tendance et notamment l’irruption de la Critical Race Theory (ou Théorie Critique de la Race) touche désormais les sciences médicales et c’est avec un mélange d’amusement et de consternation que l’on voit fleurir, dans les grands congrès internationaux usuellement tenus en Amérique du Nord, des travaux lunaires visant désormais à dénoncer le racisme systémique endémique et patriarcal WASP dans la prise en charge du patient atteint de cancer.

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Xavier-Laurent Salvador

Le wokisme n’est pas une idéologie, mais une morale

Le wokisme prétend incarner la justice sociale et l’égalité des chances, mais ce n’est qu’une imposture dépourvue de fondement philosophique et de corpus théorique. Les jeunes qui s’identifient aux mouvements de la théorie critique de la race ou du genre n’ont même pas lu les auteurs qui ont élaboré ces théories. Au lieu de comprendre les implications politiques et philosophiques de leurs actions, ils adhèrent à une posture de militantisme moral.

En France, le wokisme a trouvé un terrain fertile dans le milieu universitaire, où certains se servent de l’institution pour promouvoir leur vision moralisatrice et la légitimer. Souvenons-nous de la polémique suscitée par le projet de loi « confortant le respect des principes de la République » et notamment l’article 14 qui prévoyait de renforcer les obligations de neutralité des personnes travaillant dans les services publics, y compris dans les établissements d’enseignement supérieur. Cette disposition a été vivement critiquée par certains universitaires qui y prétendaient y voir une atteinte à la liberté académique et à l’autonomie des établissements. Ils cherchaient en réalité le clash politique et par ce biais, à imposer leur vision du monde en utilisant des méthodes de pression, de censure et de discrédit pour faire taire toute forme de critique. L’Université ne sert plus à produire une pensée scientifique, mais à cautionner une pensée morale qui tente d’imposer sa vision du monde.

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Pierre Valentin

Transidentité: quand des élites privatisent la réalité

Demain peut-être, nos élites percevront un monde où des images, des textes, des vidéos se superposeront par-dessus le réel. Des noms de rues y seraient « corrigées » par leur casque virtuel pour les transporter dans un autre monde, et le jeu Pokémon GO qui se contentait de projeter des créatures fictives sur leur environnement paraîtra bien timide en comparaison. On pourrait même imaginer qu’au-dessus de la tête casquée des autres utilisateurs que nous aurions le malheur de croiser dans nos rues apparaisse une petite icône pour indiquer le « genre » qu’ils auront envie d’être à cet instant-là, avec la possibilité d’en inventer de nouveaux, de se « customiser » davantage encore. D’autres auront accès à une réalité « diminuée », brute, qui jadis – mais s’en souviendront-ils ? – appartenait à tous. 

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Nathalie Heinich

RESTONS JEUNES, SOYONS WOKES !

Ainsi donc nous – contempteurs du wokisme – serions animés par la « haine de l’émancipation », s’il faut en croire le titre du pamphlet de François Cusset, face à la « jeunesse du monde » qui – s’il faut en croire son sous-titre – se tiendrait enfin « debout » ? Pour cet américaniste, historien des idées et notamment de la French theory, « émancipation » est le maître- mot – mais émancipation de quoi, exactement ? On ne le saura pas, tant le mot fonctionne essentiellement comme un slogan. Il en va de même d’ailleurs avec d’autres mots-fétiches qui reviennent dans le texte, locutions codées érigées en signes de ralliement militant : « stéréotypes éculés » (non, ce ne sont pas les siens mais, prétend-il, les nôtres), « stéréotypes hétéronormés », « genre assigné à la naissance », « mâles blancs », « droites dures ou extrêmes », « panique morale », « les forces du marché », « les médias dominants », « l’ordre établi », « l’ordre social », « les élites»… Rien que de très banal, en somme – voire banalement populiste. 

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Apollo 11 Video Restoration Press Conference / Newseum
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Collectif

« Science, Universalisme et Laïcité »

Depuis deux ans qu’existe notre Observatoire s’est affirmée de plus en plus nettement la double branche sur laquelle nous devons asseoir notre action : l’autonomie de la science sur le plan épistémique, et l’universalisme sur le plan politique. L’un et l’autre ont à voir avec les valeurs des Lumières, ainsi qu’avec une vieille tradition de la gauche fortement liée à la laïcité.

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white paper with text on green vintage typewriter
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Cyrille Godonou

L’usage de l’écriture inclusive à l’université

On se propose ici d’étudier le recours à l’écriture dans les universités françaises, en fournissant un chiffrage à partir d’un indicateur : l’usage ou non de l’écriture inclusive sur la page d’accueil des universités françaises.

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Xavier-Laurent Salvador

L’inquisition inclusive et le Godot de Groningue: apostasie et renoncement en littérature(s)

La récente affaire du Godot Groningue met en lumière une série d’éléments consternants sur le rapport de notre civilisation à la Littérature. Dans ce contexte particulièrement tendu de la cancel culture, l’annulation de mise en scène de Godot pensée par un metteur en scène irlandais relève d’une inquisition des moeurs de l’auteur inquiétante. D’un côté: une inquisition qui oeuvre à l’application du dogme. De l’autre: des hérétiques qui font amende honorable.

Au milieu de ce désert: la parole de Beckett qui demeure perdue au milieu du brouhaha et de la cacophonie moralisatrice qui tente de la faire taire et lui fait son procès. La troupe, comme l’Université elle-même, s’accordent donc pour condamner unanimement Beckett, ce pourri non inclusif.

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