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Au suivant!… Appel à communication «La transition écologique au prisme de l’écoféminisme» (Université de Bretagne occidentale)

Dans le cadre du 58ème colloque de l’Association de Science Régionale de Langue Française (ASRDLF) qui se déroulera à Rennes du 29 juin au 1er juillet 2022, la session spéciale n°4 portera sur le thème: La transition écologique au prisme de l’écoféminisme : un renouvellement démocratique à l’échelle des territoires ?

Appel à communications: https://asrdlf2022.org/sites/default/files/SS4_Gaillard_Boudes.pdf
La date limite de dépôt des propositions de communications sur https://asrdlf2022.org/ est fixée au 20 mars.

Si les travaux sur la transition écologique ou le genre sont dynamiques, leur croisement semble
encore peu mis en avant, a fortiori à l’échelle de la gouvernance territoriale. Force est de constater
que ce croisement est surtout l’apanage de travaux étrangers ou qui portent sur des terrains étrangers
(Nagel, 2015 ; Laugier et al., 2015). Les recherches francophones privilégiant cette double entrée
restent rares ou pour le moins éparpillées entre écoféminisme, gender studies et approches politiques
et sociologiques de l’environnement. C’est le concept d’écoféminisme, longtemps oublié, né de la
plume de l’écrivaine et militante féministe Françoise d’Eaubonne, dans les années 70, qui s’impose
désormais dans le débat public et dans les perspectives scientifiques. Récemment, ces liens entre
genre ou, plus précisément, écoféminisme et politique étaient revendiqués par les candidates à la
primaire écologiste, Sandrine Rousseau ou Delphine Batho. Selon cette dernière, « l’écoféminisme
[…] est porteur d’une révolution démocratique et d’un changement de la gouvernance du pays, pour
rompre avec le présidentialisme et la conception patriarcale du pouvoir. » Si la rencontre de
l’écoféminisme et des politiques écologistes territorialisées n’a rien d’évident, il n’en reste pas moins
vrai que ce croisement pourrait contribuer à (re)politiser les enjeux de transition écologique, souvent
jugés a- ou post-politique (Swyngedouw, 2010). En effet, après avoir fait l’objet d’une politisation
dans les années 1970, puis d’une dynamique d’institutionnalisation dans les années 1990 et 2000,
la question environnementale s’est diluée dans un développement durable peu critique et souvent
technocentré reprenant l’espoir d’une écologisation de la modernité sans critique démocratique
(Boudes, 2017).

Il s’agira dans cette session d’appréhender la transition écologique par le prisme du genre et de
l’écoféminisme et de considérer la manière dont ce croisement peut révéler un renouvellement des
capacités politiques, un renouvellement démocratique, à l’échelle de territoires identifiés.
Les questions posées articuleront nécessairement le genre et l’environnement. Par exemple, on
interrogera les interactions entre les politiques écologiques et les politiques d’égalité des genres :
sont-elles mises en lien ? Se renforcent-elles ? On pourra envisager des initiatives citoyennes se
revendiquant de la transition écologique (zones à défendre ou espaces de résistance) et leur prise en
charge des rapports de pouvoir entre les genres, voire dans une lecture intersectionnelle.
L’environnement, sa défense et ses luttes sont-ils l’occasion d’une redéfinition de la place des
femmes et des minorités de genre dans la société ? On questionnera comment les résistances
ordinaires écoféministes éclairent les inégalités environnementales et sociales et dans quelle mesure
elles questionnent l’autonomie, l’émancipation, voire l’intégration sociale.
Nous sollicitons des expériences de terrain envisagées à travers la territorialisation des enjeux de
genre et d’environnement et de leur gouvernance, ou des contributions plus théoriques éclairant
l’état de nos disciplines et des apports interdisciplinaires pour le genre et l’environnement.
Références
BOUDES Philippe, « Changement social et écologie : où en est la modernisation écologique ? »,
Socio-logos, 12, 2017.
DELDREVE Valérie, Pour une sociologie des inégalités environnementales, Science, Société et
Culture, 2006.
HACHE Emilie (dir.), Reclaim : recueil de texte écoféministes, Traduit de l’anglais par Emilie Notéris.
Paris, Editions Cambourakis, 2016.
GRISONI Anahita et NEMOZ Sophie, « Les mouvements sociaux écologistes : entre réforme de soi
et rapports de classe, entre histoires nationales et circulations européennes », Socio-logos, n°12,
2017.
LARRERE Catherine, « L’écoféminisme ou comment faire de la politique autrement », Multitudes,
n°67, 2017 : 29 à 36.
LARRERE Catherine, Les inégalités environnementales, Paris, Presses universitaires de France, 2017.
LAUGIER Sandra, FALQUET Jules et MOLINIER Pascale, « Genre et inégalités environnementales :
nouvelles menaces, nouvelles analyses, nouveaux féminismes », Cahiers du Genre, no 59 (24
novembre 2015) : 5 20. URL : https://www.cairn.info/revue-cahiers-du-genre-2015-2-page-5.htm
LECERF MAULPOIX Cy, Écologies déviantes, Voyage en terres queers, Paris, Editions Cambourakis,
2021.
NAGEL Joane, Gender and Climate Change. Impacts, Science, Policy, Routledge, 2015.
PRUVOST Geneviève, « Bascule vers l’entre-subsistance », Quotidien politique. Féminisme, écologie
et subsistance, La Découverte, 2021 : 245-288. URL : https://www.cairn.info/—page-245.htm
SWYNGEDOUW Erik, Apocalypse forever? Post-political populism and the spectre of climate
change, theory, Culture and Society, 27 (2-3), 2010: 213-232.
Travail, genre et sociétés, « Pratiques écoféministes », 2019/2 (n° 42) : 23-28. URL :
https://www.cairn.info/revue-travail-genre-et-societes-2019-2.

Collectif des Observateurs

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