Au suivant!… Séminaire « Retour sur une écologie décoloniale » (Sciences Po Paris)

Au suivant!… Séminaire « Retour sur une écologie décoloniale » (Sciences Po Paris)

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Au suivant!… Séminaire « Retour sur une écologie décoloniale » (Sciences Po Paris)

Séminaire organisé par la Direction scientifique de Sciences Po

11 avril de 12h30 à 14h30

Retour sur une écologie décoloniale

avec Malcom Ferdinand, ingénieur en environnement de University College London, docteur en philosophie politique de l’université Paris-Diderot et chercheur au CNRS (IRISSO / Université Paris-Dauphine).
Situées au croisement de la philosophie politique, des théories postcoloniales et de l’écologie politique, ses recherches portent sur l’Atlantique Noir et principalement la Caraïbe. Il explore les articulations et intersections entre les questions politiques, l’histoire coloniale et les enjeux d’une préservation écologique du monde. Trois ans après la publication de son ouvrage « Une écologie décoloniale. Penser l’écologie depuis le monde caribéen » (Le Seuil), il propose de réfléchir à la réception du concept, en préciser certains aspects, explorer quelques résistances aux théories décoloniales en France hexagonale.

Présentation de la séance
Derrière sa prétention d’universalité, la pensée environnementale s’est construite sur l’occultation des fondations coloniales, patriarcales et esclavagistes de la modernité. Face à la tempête, l’environnementalisme propose une arche de Noé qui cache dans son antre les inégalités sociales, les discriminations de genre, les racismes et les situations (post)coloniales, et abandonne à quai les demandes de justice. Penser l’écologie depuis le monde caribéen confronte cette absence à partir d’une région où impérialismes, esclavagismes et destructions de paysages nouèrent violemment les destins des Européens, Amérindiens et Africains. Le navire négrier rappelle que certains sont enchaînés à la cale et parfois jetés par-dessus bord à la seule idée de la tempête. Tel est l’impensé de la double fracture moderne qui sépare les questions coloniales des destructions environnementales. Or, panser cette fracture demeure la clé d’un « habiter ensemble » qui préserve les écosystèmes tout autant que les dignités. Telle est l’ambition d’une « écologie décoloniale » qui relie les enjeux écologiques à la quête d’un monde au sortir de l’esclavage et de la colonisation. Face à la tempête, ce livre est une invitation à construire un navire-monde où les rencontres des autres humains et non-humains sur le pont de la justice dessinent l’horizon d’un monde commun.

Son exposé sera discuté par Sandrine Revet, directrice de recherche au Centre de recherches internationales de Sciences Po (CERI)

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