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Beethoven l’Africain au secours de l’Europe blanche

On sait que l’hymne officiel de l’Europe est extrait de la neuvième symphonie de Beethoven, sur les paroles de l’Ode à la joie de Schiller qui exaltent à la fraternité universelle (Alle Menschen werden Brüder / Wo dein sanfter Flügel weilt).

De nos jours cependant, la musique des DWEM (Dead White European Males) est partout condamnée,  et comme Beethoven est jugé trop blanc, il ne faut plus le jouer: https://www.lefigaro.fr/culture/l-annee-ou-l-on-a-voulu-effacer-beethoven-20210114

Par bonheur, en fait, il serait noir : https://www.radioclassique.fr/magazine/articles/beethoven-black-quel-est-ce-projet-qui-aborde-la-musique-classique-sous-langle-de-la-diversite-et-de-linclusion/?xtor=EPR-3056

Le musicien Roberto Blanco en est sûr: Ludwig van Beethoven avait la peau foncée! Dans une vidéo, la pop star appelle donc à l’exhumation du compositeur légendaire. Il défie le maire de Vienne Michael Ludwig (60 ans) en formulant un pari inhabituel. Un expert doit pouvoir prouver l’ascendance africaine du virtuose du piano — mais pour cela, il faut ouvrir sa tombe dans la capitale autrichienne.

« C’est à vous d’apporter de la clarté », explique encore le célèbre chanteur. Pour une éventuelle exhumation, Blanco suggère le professeur Walther Parson, biologiste moléculaire d’Innsbruck. Il pourrait « mettre en lumière la vérité incontestable ». Le monde est impatient de connaître le résultat: « Nous comptons sur vous », conclut-il en s’adressant au maire.

En effet, Roberto Blanco n’est pas le seul à affirmer que les racines de Ludwig van Beethoven se trouvent en Afrique: tout un mouvement autour du cinéaste allemand Michael Simon de Normier milite désormais avec Blanco depuis plus de deux ans pour que la lumière soit enfin faite. « Il y a plusieurs documents qui indiquent qu’il avait la peau foncée de son vivant », a assuré l’homme de 47 ans au journal Bild. De Normier et Blanco peuvent compter sur des soutiens de plus en plus importants pour leur projet, notamment l’acteur et musicien Tyron Ricketts ou la présentatrice de Hambourg Milka Loff-Fernandes.

On attend avec intérêt les résultats de l’analyse ADN qui nous dira si Beethoven reste audible, d’autant plus que pour certains esprits chagrins, l’origine africaine de Beethoven serait une légende urbaine qui « risque de décrédibiliser la cause » selon Slate Afrique [http://www.slateafrique.com/685155/beethoven-noir-legendes-urbaines-diaspora-africaine].

Cela n’empêche pas la Philharmonie de Paris, toujours en avance sur son temps, d’avoir programmé un concert « Beethoven l’Africain » à destination du public scolaire (de la 6e à la 3e), un « mèlologue » « inspiré de la nouvelle Beethoven avait un seizième de sang noir de Nadine Gordimer, sur des extraits des Lettres de prison de Nelson Mandela », avec septuor pour cordes et vents et percussions africaines… Le concert, inévitablement dirigé par une cheffe métissée, s’adressait notamment aux scolaires, et s’il fut annulé pour cause de COVID) https://philharmoniedeparis.fr/fr/scolaires-enseignants/21887-beethoven-lafricain, ils peuvent désormais visionner vidéo du spectacle: https://youtu.be/HO41Er2Hpp0

Une première moralité : plus c’est faux, plus il faut corriger la réalité avec l’aide enthousiaste mais non désintéressée des artistes subventionnés et de leurs œuvres à message, pour en farcir les crânes des écoliers…

Il reste que les étoiles qui singularisent le drapeau européen restent bien uniformes dans leur pernicieuse blanchité et il est temps de les rendre plus inclusives, comme la musique de l’hymne officiel enfin décolonisé.

Collectif

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Tribune des observateurs