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« Science, Universalisme et Laïcité »

Depuis deux ans qu’existe notre Observatoire s’est affirmée de plus en plus nettement la double branche sur laquelle nous devons asseoir notre action : l’autonomie de la science sur le plan épistémique, et l’universalisme sur le plan politique. L’un et l’autre ont à voir avec les valeurs des Lumières, ainsi qu’avec une vieille tradition de la gauche fortement liée à la laïcité.

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Inclusion ou aliénation ? La guerre des langues continue

Avant les millions de vues, le ridicule qui s’est ensuivi et enfin les excuses sincères, le Stylebook[1] de l’Associated Press avait pour ainsi dire débordé de bonnes intentions dans son tweet de la semaine dernière :

« Nous recommandons d’éviter les étiquettes « les », généralisantes et souvent déshumanisantes, comme dans « les pauvres », « les malades mentaux », « les Français », « les handicapés », « les diplômés de l’enseignement supérieur ». »

« Les Français » ?

Zut alors ![2] Le résultat fut une vague de propositions goguenardes sur la façon d’appeler avec tact les, euh, personnes d’obédience française. L’ambassade de France aux États-Unis proposa de changer son nom en « Ambassade de la francité ».

Le Stylebook de l’A.P. a supprimé son tweet, en invoquant « une référence inappropriée aux Français ». Mais il revint à la charge en recommandant d’éviter les termes généraux contenant « les », tels que « les pauvres, les malades mentaux, les riches, les handicapés, les diplômés de l’enseignement supérieur ».

Pour moi, il n’est pas évident que « les diplômés de l’enseignement supérieur » soit une étiquette qui déshumanise les gens. Je suppose que George Santos[3] souhaiterait être inclus dans cette catégorie.

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Ça plafonne à la Sorbonne

Après tout, la laïcité ne semblerait qu’une islamophobie honteuse, puisque Mme Rabier s’en prend longuement à Dominique Schnapper. Il est vrai que selon Rabier elle est « en tête » des « entrepreneurs et entrepreneuses en inquisition engagé∙es à rectifier les dévoiements ’’islamogauchistes’’ que subirait la communauté universitaire ».

Mais pourquoi souligner que Dominique Schnapper est la « fille d’un intellectuel juif » ? (Raymond Aron). Faut-il craindre qu’elle soit islamophobe de naissance ?

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Les policières sont-elles des femmes?

Jean-Claude Michéa me fait remarquer que le meurtre de la fonctionnaire de police de Rambouillet n’a pas été présenté par les médias comme un féminicide. C’est vrai. Ni dans ce cas, ni dans aucun autre semblable, jamais un meurtre de policière n’a été qualifié de féminicide. Que faut-il en conclure? Grâce à Monique Wittig, nous avons appris, il y a longtemps, que «les lesbiennes ne sont pas des femmes »!. Grâce à nos journalistes, nous savons désormais que les policières, même hétéro-sexuelles, ne le sont pas non plus.

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L’inquisition inclusive et le Godot de Groningue: apostasie et renoncement en littérature(s)

La récente affaire du Godot Groningue met en lumière une série d’éléments consternants sur le rapport de notre civilisation à la Littérature. Dans ce contexte particulièrement tendu de la cancel culture, l’annulation de mise en scène de Godot pensée par un metteur en scène irlandais relève d’une inquisition des moeurs de l’auteur inquiétante. D’un côté: une inquisition qui oeuvre à l’application du dogme. De l’autre: des hérétiques qui font amende honorable.

Au milieu de ce désert: la parole de Beckett qui demeure perdue au milieu du brouhaha et de la cacophonie moralisatrice qui tente de la faire taire et lui fait son procès. La troupe, comme l’Université elle-même, s’accordent donc pour condamner unanimement Beckett, ce pourri non inclusif.

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Godot annulée: seuls des hommes auditionnés

Une mise en scène d’ En attendant Godot aux Pays-Bas a pris une tournure beckettienne lorsque la salle a annulé les représentations parce que le metteur en scène irlandais n’avait auditionné que des hommes pour la distribution exclusivement masculine des personnages. Nous proposons ici une traduction de l’article originellement paru dans IrishTime Magazine et relatant les faits.

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Liberté d’expression ou sentiment de ne rien pouvoir dire ?

La liberté de parole impose au fond à la société une attitude: celle de Ratched. Tout doit pouvoir se dire, car toute liberté revendiquée doit pouvoir trouver un canal d’expression dans la forme communautaire. Mais en même temps, une fois la parole dite: il n’est plus possible pour l’individu de s’extraire du groupe minoritaire dans lequel il s’est inscrit.

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L’écriture inclusive à l’épreuve de la linguistique

La prétention à contribuer au progrès social de l’écriture inclusive (EI) se fonde sur des prémisses fausses, liées à une interprétation partiale déformant la réalité des fonctionnements grammaticaux attestés de la langue française. L’écriture inclusive est une réforme militante de la langue construite sur la dénonciation d’injustices imaginaires dérivant d’interprétations symboliques qui ne correspondent à aucune réalité proprement linguistique. Elle entend y inscrire diverses identités de sexe ou « visibiliser » les femmes, marketing politique qui n’a rien de commun avec la description des classes nominale du français et constitue une revendication politique fondée sur des croyances et non sur des connaissances empiriquement vérifiées. Ses partisans, même parmi les linguistes, prescrivent des ouvrages et références qui vont à rebours des méthodes, données et savoirs admis en sciences du langage.

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Des pensées qu’on censure

Pensez aux effets psychologiques possibles de ce tableau de Goya – qui ferait certainement perdre l’appétit à n’importe qui – dans lequel Saturne dévore goulûment ses propres enfants ? L’artiste espagnol a peut-être anticipé les révolutions stylistiques qui allaient survenir plus tard, mais qu’importe ? Devrions-nous montrer de telles horreurs aux jeunes ? Bien sûr que non ! Ce dont nous avons besoin, ce sont des oeuvres qui nous rendent fiers de ce que nous sommes (quoi que cela signifie), et certainement pas des oeuvres qui glorifient le cannibalisme ! Je suis épuisé… Mais je ne peux pas m’arrêter : il y a encore beaucoup de travail à faire. Nous devons faire preuve de plus de sensibilité envers les autres, effacer tout ce qui nous offense -ou, mieux : ce qui m’offense ! Ces idées ne manqueront pas de galvaniser les travailleurs et les électeurs indépendants dans les prochaines batailles électorales ! Mais c’est pour une autre fois ! Je suis encore en train d’apprendre ! Et j’ai hâte de voir quelles nouvelles leçons demain nous apportera.

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