L’article un de la Constitution de 1958 explique que la République est indivisible, laïque, démocratique et sociale. La Laïcité fait donc partie de ces principes qui nécessitent avant tout une organisation juridique. Fondée sur le principe de séparation (sphère publique, sphère privée) qui garantit la liberté de conscience et de culte, elle est fragilisée aujourd’hui par la conjonction du politique et du religieux sous les auspices d’un wokisme galopant qui s’accorde avec des gens comme Norman Ajari pour déclarer qu’elle est tout à la fois une mesure « d’apartheid », voire « islamophobe, discriminante, injuste et d’extrême-droite ».
Dans le même temps émerge un paradoxe dans la société : d’un côté on veut abolir la frontière entre sphère publique et sphère privée par des revendications religieuses au sein des services publics (la cantine, la prière, la séparation des hommes et des femmes…) et dans le même temps, les entreprises réclament son application alors que justement elle n’y a pas sa place.
L’Institution scolaire est au coeur des tensions qui agitent évidemment le monde des adultes. Les Professeurs sont de plus en plus tiraillés entre le principe organisateur auquel ils sont soumis et les aspirations sociales des publics usagers du service public : leurs élèves et leurs parents. Le meurtre odieux commis de la plus barbare des façons
dont a été victime Samuel Patty devrait à lui seul suffire à comprendre qu’il est essentiel de résister par la réaffirmation des principes organisateurs de l’Etat. De ces derniers dépendent en partie les Institutions qui définissent l’étendue de l’identité de la nation française: la langue, sa culture et sa littérature, son école.