Les auditions du Sénat sur l’affaire du « fonds Marianne » sont en cours, et toute la lumière reste encore à faire, mais un point invite d’ores et déjà à s’interroger : comment le gouvernement a-t-il pu penser, après l’assassinat de Samuel Paty, que la lutte contre la radicalisation islamiste pouvait se contenter de distribuer quelques millions d’euros à des associations, a fortiori sans contrôler leur utilisation ?
La sortie du livre de Florence Bergeaud-Blackler sur les Frères musulmans ajoute une touche supplémentaire à cette inquiétude. Le constat accablant dressé par notre collègue, que certains médias tentent désespérément de mettre sous le tapis, n’a toujours pas obtenu de réponses officielles. Que compte faire le gouvernement pour lutter contre l’entrisme des Frères ? La question se pose d’autant plus qu’on assiste, depuis la dernière rentrée scolaire, à une nouvelle offensive islamiste dans les établissements scolaires, à coup d’abayas et de qamis, avec le soutien tacite du Conseil français du culte musulman.
Or, la réponse du ministre de l’Éducation nationale est pour le moins étrange. Plutôt que de dire d’emblée que ces vêtements entrent tout simplement dans la catégorie des signes religieux, il a publié une circulaire tarabiscotée qui invite les chefs d’établissements à « caractériser les motivations de l’élève à partir de son comportement ». Difficile de ne pas songer à l’attitude de Lionel Jospin en 1989, au moment de l’affaire de Creil, lorsque celui-ci avait refusé d’agir en renvoyant la décision aux chefs d’établissement.
Il faut croire que le ministre actuel est devenu un professionnel du bottage en touche. Il vient d’adopter la même attitude avec un autre problème majeur : le harcèlement scolaire. Qu’on se rassure, le ministre a la solution : une grande campagne de sensibilisation sera lancée à la rentrée. Ouf, tout va bien, donc. Mais quand même, on s’interroge : pourquoi personne ne semble s’intéresser aux causes de cette situation ? Pourquoi aucun lien n’est-il tracé entre ce phénomène du harcèlement et le débat pourtant tout frais sur la « mixité sociale » ? Les bonnes familles désertent en masse le secteur public pour le privé, à l’instar du ministre lui-même, l’Éducation nationale peine à trouver des profs, l’absentéisme se répand, et personne ne se semble visiblement se demander comment nous en sommes arrivés là.
A ce propos, on regardera avec profit un documentaire de 2004 sur de jeunes profs qui s’apprêtent à quitter l’IUFM pour rejoindre leurs salles de classe. Une séquence est particulièrement intéressante : celle où on voit ces jeunes enseignants recevoir la bonne parole administrative qui leur explique que, d’après un décret de 2000 (signé par Jospin, Lang, Mélenchon et Chevènement), les punitions collectives sont proscrites. Interdire les sanctions, refuser les redoublements, tout faire pour garder les élèves dans le système scolaire : se pourrait-il qu’il y ait un lien entre cette politique si accommodante et les désastres actuels ? Silence, question taboue.
Dans ce contexte bien sombre, l’enthousiasme de la mairie lyonnaise pour l’éco-sexualité apporte presque un vent de légèreté et fraicheur. Une pétition a été lancée pour interdire les subventions publiques à de telles activités. Ce serait fort dommage. Il faut au contraire les laisser faire, et même les encourager dans leur courageux travail de déconstruction de la société patriarco-hétéro-occidentalo-matérialiste. Quand ils auront organisé une partouze écolo-inclusive dans la salle du conseil municipal, ou un atelier peinture dégenré en maternelle en utilisant des gode pour pinceau, peut-être que les gens commenceront à se poser des questions sur la crise morale que nous traversons.