[par Mikhaïl Kostylev]
Il y a peu de choses que j’aime autant lire que de la bonne prose féministe. Politiquement, le mouvement cafouille souvent – mais en littérature, c’est un régal. Même ses pires outrances deviennent alors intéressantes : le fameux « SCUM Manifesto » de V. Solanas a beau être un appel au génocide des mâles, il est tellement furibard et plein de vie qu’on lui pardonne volontiers.
Mais depuis MeToo, nous avons vu s’installer tout autre chose : un art féministe officiel. En quelques années, la Cause est devenue une petite religion d’État avec son clergé pléthorique (et mal payé) de fonctionnaires ou d’associatifs, ses grand-messes télévisuelles du 8 mars… et ses livres de piété à conseiller aux fidèles.
L’art officiel peut être d’un excellent niveau (pensez à la chapelle Sixtine), mais il réussit rarement à la gauche radicale. Extrêmement inventifs tant qu’ils sont minoritaires, les militants deviennent souvent d’un conservatisme absolu quand leurs idées ont triomphé.
Et la terreur intellectuelle mesquine que font régner les wokes, à coups de cancel et d’oukases moralisateurs, leur crainte perpétuelle de vexer la moindre minorité, ne favorisent pas la prise de risques artistiques : on n’écrit pas la Comédie Humaine si l’on doit s’arrêter toutes les cinq secondes pour signaler un trigger warning.
On va donc encourager des œuvres parfois très moyennes, mais conformes aux canons idéologiques en vigueur. En URSS, on parlait alors de « commande sociale » – terme que de nos énarques ministériels n’auraient pas renié.
On va en étudier un exemple typique : un roman politiquement conforme… mais mauvais au-delà du possible. On verra que ça ne l’a pas empêché de cumuler prix littéraires et critiques élogieuses. Comme le « réalisme socialiste » des pays communistes, le nouveau « réalisme féministe » a le droit d’être aussi pompier qu’il veut, tant qu’il « suit la ligne » et plaît donc aux bureaucrates culturels en place.
Les Bourgeois avec un grand B
C’est un roman paru en 2019 chez un grand éditeur français. L’action se déroule dans le Paris de 1885, et a pour sujet un asile de femmes. Je n’ai pas le droit d’en dire plus – et c’est dommage, j’aime l’odeur des menaces de procès au petit matin.
Tout commence dans la famille Bourgeoise de l’héroïne. Bourgeoise avec un grand B, car ils ne sont que cela – les personnages n’ont aucune épaisseur. Ce sont des stéréotypes de la « classe dominante » tirés d’un livre d’image de la Belle Époque.
Le père est un Patriarche Bourgeois : il ne parle donc que d’argent, du destin de la France et de l’infériorité des femmes. La mère est une Épouse Bourgeoise : elle se tait et sert son mari.
Le fils est un Jeune Bourgeois : il est donc veule et mou. La fille (l’héroïne) est une Féministe : elle ne parle donc que de Féminisme. En toile de fond évoluent les domestiques « discrets et fidèles », dignes de la Bibliothèque Rose, que toute Famille Bourgeoise se doit d’avoir.
Autre attribut d’une Famille Bourgeoise : une absence totale de sentiments. Pas d’amour, pas de haine : aucun affect l’un pour l’autre. C’est psychologiquement impossible, mais l’auteur insiste : on n’y aime que Réputation et Intérêts.
Et pour être sûre de nous convaincre, elle le répète… six fois dans le texte !
Seule exception, l’affection entre la grand-mère et l’héroïne, vive et décidée à s’évader de sa condition. En plus de son féminisme, elle cache un terrible secret : elle « voit des gens qui sont morts », comme on dit dans les mauvais films d’horreur.
Ce don suffira à dresser contre elle une autre puissance patriarcale : la Religion – décrite, on le verra, de manière encore plus ridicule que la Bourgeoisie.
La Religion avec un grand R (et le Spiritisme)
Car les Bourgeois sont évidemment Religieux : ce qui veut dire qu’ils vivent en permanence dans la peur panique du « diable », « se signent discrètement » quand ils voient quelque chose d’étrange, et hurlent au « blasphème » contre chaque opinion non-orthodoxe.
Pour l’auteur, un catholique français de 1885 est donc un curieux mélange de fondamentaliste islamique et d’inquisiteur espagnol… en pire.
Mieux, les jeunes Bourgeois sont encore plus grotesquement Religieux que les vieux ! Voilà ce que l’héroïne les entend dire du spiritisme :
L’auteur fait parler des garçons de vingt ans comme des petits Torquemada d’opérette !
Et le plus drôle, c’est qu’à l’époque… le spiritisme est partout à la mode ! La moitié des Bourgeois de France (et d’Europe) font tourner les tables et interrogent les Ouija – et ce depuis longtemps : les hobereaux de Bouvard et Pécuchet s’y amusent déjà trente ans plus tôt.
– … Mais cet homme était un hérétique. Ses livres devraient être brûlés ! […]
« – Je l’ai lu, et je vous assure que certains propos blessent profondément mes plus intimes croyances chrétiennes. – Qu’as-tu à faire des dires d’un homme qui prétend communiquer avec les défunts ? – Il ose affirmer qu’il n’existe ni paradis ni enfer. Il minimise l’interruption de grossesse, prétextant qu’un fœtus est dénué d’âme ! – Blasphème ! – De telles pensées mériteraient la corde ! »
Mais l’auteur tient absolument à nous faire croire que les Spirites sont des « hérétiques » persécutés. Elle insiste : la seule vue d’un livre spirite « déclenche la panique et les condamnations d’anonymes » (ils se vendaient en fait par milliers…). Vouloir parler avec des défunts vous « assure un internement immédiat » (on aurait dû alors enfermer la moitié du pays…).
Pourquoi violenter autant la vérité historique ? Pour faire passer un message fin comme un camion : le Spiritisme est la Vérité que l’oppressante Religion nous cache. L’auteur nous décrit une librairie occulte, à grands renfort de lieux communs :
« Ces auteurs-là étaient allés chercher ailleurs, plus loin, là où peu osaient se rendre. Il y avait quelque chose d’intimidant à mettre un pied dans ce monde-là – comme si l’on sortait des sentiers traditionnels pour entrer dans un univers distinct, abondant et captivant, un univers caché et mis sous silence, et qui pourtant existait bel et bien. En vérité, cette librairie avait l’aspect défendu et fascinant des réalités qu’on ne mentionne pas. »
On retrouve une vieille lune du wokisme : la libération des femmes par les fadaises New Age. L’astrologie, les tarots sont décrits comme « transgressifs », une arme des femmes pour échapper à l’ordre rigide de la masculinité, qu’il soit moral ou religieux.1
S’ensuit une pénible dissertation sur le thème « Religion constituée = dogmatisme oppresseur/Théisme mou = libérateur et tolérant », telle que je l’ai vue étalée cent fois sur des copies de terminale : n’est pas Voltaire qui veut.
Ayant lu un livre spirite, l’héroïne « sait enfin qui elle est ». Après une pesante scène de mélodrame (grâce à son don, elle retrouve un objet précieux perdu), elle doit confier son secret à sa grand-mère. Celle-ci, les larmes aux yeux, l’assure de son affection et de son silence…
… et la trahit aussitôt, à la grande perplexité du lecteur. Pourquoi ? Plus tard, on nous la décrit brièvement comme une femme d’une « fausse douceur », « maître dans l’art de la duperie » … mais il faut plus que cela pour envoyer sciemment et sans regrets sa propre petite-fille finir ses jours dans un asile : aucun motif psychologique convaincant ne nous sera jamais donné.
Le père fait aussitôt interner l’héroïne à grands renfort de répliques de théâtre :
« A mes yeux ma fille n’existe plus ! » « Le diable y est pour quelque chose !» (sic !)
Là, elle va rencontrer le troisième ennemi des femmes : après la Bourgeoisie et la Religion, la Science.
La Science avec un grand S
Elle est traitée de manière tout aussi bouffonne. Chez les Scientifiques, tout est forcément rigide et glacé : des tenues Scientifiques, un maintien Scientifique et même un (implacable) œil Scientifique capable de « lire en vous, que vous le souhaitiez ou non » (sic).
Quant à leur Chef, c’est un tout simplement un Surhomme de la Science, dont la « seule présence [imposante] vous déstabilise ». Il est « l’homme qu’on désire, le père qu’on aurait espéré, le docteur qu’on admire, le sauveur d’âmes et d’esprits. » …
Le Scientifique est froid jusqu’au bout des ongles… sauf quand il s’agit d’exploiter une femme. Là, il s’illumine aussitôt d’une sorte de plaisir intellectuel sadique.
« Leurs mains jouissent de faire usage d’instruments qui terrifient ceux sur qui ils s’apprêtent à les utiliser ».
Ces Scientifiques utilisent les femmes de l’asile pour des expériences psychiatriques, d’allure justifiable au départ, mais qui tournent vite à l’abus pur et simple. Les « folles » sont exhibées, moquées, brutalisées… traitées en général de manière déshumanisante, tant par les médecins que par les infirmières qui les assistent.
Et plus encore que le patriarcat Bourgeois et la Religion, la Science (des Hommes) opprime le Spiritisme (des Femmes). L’héroïne, spirite, est vue comme une « sorcière », et donc « dangereuse » :
« [Elle] lui fait soudain penser à une sorcière – oui, cette brune aux cheveux longs est exactement ce que devaient être les sorcières d’autrefois : charismatiques et fascinantes d’apparence, vicieuses et dépravées de l’intérieur. »
La sorcière est une figure récurrente dans la pensée woke – toujours selon l’idée que « le raisonnement cartésien et la logique scientifique » (je cite l’auteur) seraient des armes de domination masculine blanche, et donc discriminantes par nature.
Pour nous en « libérer », il faut donc retourner aux croyances traditionnelles et magiques : l’écologiste Sandrine Rousseau affirme ainsi préférer « les femmes qui jettent des sorts aux hommes qui construisent les EPR ».2 Et une anthropologue militante nous vante très sérieusement l’ « alliance des féministes et des nouvelles sorcières, les Wiccas, qui inventent de nouveaux rituels féminins pour lutter contre l’oppression patriarcale et capitaliste qui détruit la planète ».3
L’héroïne rencontre ensuite l’intendante (chef de infirmières), femme acquise à la cause de la Science et donc de la Masculinité : raide comme la justice, elle vénère le Scientifique-en-Chef autant qu’un « saint » ou un « Dieu ».
Sous ses ordres, elle maintient (avec tact) la discipline parmi les Femmes emprisonnées, et les prépare pour les expériences odieuses des Hommes : en termes clairs, c’est un kapo. Mais un kapo involontaire : si elle trahit son sexe, c’est à cause du traumatisme dû à la mort de sa sœur cadette.
Une agression l’a ensuite privée de toute compassion pour les « folles ». Depuis, elle refoule son côté Spirite, donc Féminin, sans pouvoir le supprimer totalement : elle écrit à sa sœur morte des « lettres » qu’elle garde dans une boîte. Mais l’héroïne lui permettra de parler avec son fantôme, et la fera revenir dans le camp des Femmes.
La cerise (critique) sur le gâteau
En discutant avec ses codétenues, l’héroïne fait une autre découverte : la cause de la plupart des folies est… la domination masculine ! Si une femme perd la raison, c’est le plus souvent parce qu’elle a été violée, battue, a échappé de peu à un meurtre conjugal…
On croit lire une sous-parodie militante de Foucault… ou plutôt ce qu’écrivait le jeune Foucault lui-même dans son premier ouvrage Maladie mentale et personnalité (1954).
A l’époque, membre du Parti et très influencé par la « science matérialiste » venue d’URSS, il rejette Freud, et trouve la source des maladies mentales dans l’« expérience contradictoire que l’homme fait de l’homme », suite à « la concurrence, l’exploitation, les guerres impérialistes et luttes de classe4 ».
Peu après, le scandale du lyssenkisme éclate, au grand discrédit des intellectuels ayant pris l’idéologie soviétique pour une science valable. Foucault regrettera alors ce livre devenu gênant, en empêchera la réimpression, et niera même l’avoir écrit5.
On trouve d’ailleurs une théorie semblable chez le psychiatre et militant racialiste Franz Fanon : si l’indigène devient fou, c’est à cause du colonialisme6. Bien sûr, l’auteur n’a probablement pas lu Fanon, (ni même Foucault) mais leurs idées circulent – sous une forme très simplifiée – dans le milieu woke. Avec celles de Bourdieu, elles alimentent son dogme fondamental : l’idée que tout ce qui va mal sur Terre est d’abord la faute de la « domination »… même le changement climatique (« petro-masculinité »7).
Gardons le pire pour la fin
Le livre va s’achever sur une série d’incohérences encore pires. L’infirmière va profiter du bal annuel des aliénées pour aider l’héroïne à s’enfuir. Ce bal est lui aussi du dernier convenu : une comtesse ne peut évidemment que se vanter de sa « fortune », de son « château » et de sa « rivière de diamant », les Bourgeois que glousser et se moquer des « folles » …
Entre-temps, tous les hommes de l’asile se sont révélés être des ordures. Le Scientifique-en-Chef se met soudain à humilier l’intendante qui le vénérait depuis vingt ans. Une jeune aliénée croyait au savoir des médecins et aux promesses de mariage d’un interne : en cinq jours, elle se retrouve paralysée par les expériences brutales des uns et violée par l’autre : c’est beau et nuancé comme du Alice Coffin.
Les infirmières, kapos au service des Hommes, ne valent pas mieux : la trahison des femmes par les femmes est un des thèmes récurrents du roman. Voilà comment l’auteur les décrit : « S’étant retrouvées ici par défaut, car elles auraient tout autant pu faire domestiques que lavandières, elles soignent les patientes comme elles auraient pu servir le thé ou battre du linge. »
Un esprit taquin parlerait ici de stéréotype classiste (et sexiste d’ailleurs). L’auteur en sème partout dans le roman, sans même le vouloir : ne sachant s’exprimer que par clichés (le Bourgeois, le Scientifique…), elle ne peut s’empêcher de faire de même pour les Femmes Pauvres.
Notons aussi l’invraisemblance psychologique de la chose : aucune infirmière ne se comporte ainsi ! On ne vit pas des années au contact des même patients (sains d’esprit ou non) dans une complète indifférence. L’auteur comprend aussi peu le fonctionnement des lieux d’enfermement que celui des familles : quand on veut s’inspirer de Foucault, c’est assez pénalisant…
L’héroïne réussit à s’échapper, mais l’intendante qui l’a aidée est dénoncée. Tout indiquerait une mise à pied, un passage en commission de discipline, un renvoi… pas du tout !
Accrochez-vous bien : si elle a fait évader une internée, c’est forcément… qu’elle l’a contaminée.
« – Elle a aidé une folle à s’enfuir ! Elle est devenue malade, elle aussi ! »
Là encore, il s’agit de sacrifier toute vraisemblance à l’idéologie. On veut montrer d’abord qu’en 1885 le prétexte le plus incongru peut mener une femme à l’asile – et ensuite que si l’intendante se laisse interner, c’est parce qu’elle sait qu’en fin de compte « libres ou enfermées, les femmes ne sont en sécurité nulle part. ».
L’auteur le répète d’ailleurs une bonne demi-douzaine de fois, pour être sûr que cette thèse passe… mais nous commençons à avoir l’habitude.
Le livre s’achève sur une ultime lettre de l’ex-intendante internée à sa sœur morte. Elle a enfin compris ce qui ne va pas dans le monde :« La foi inébranlable en une idée mène aux préjugés. ». Vingt lignes après ces fortes (et originales) paroles, le roman s’achève, au grand soulagement du lecteur.
Voilà pour l’essentiel. On pourrait continuer encore longtemps : erreurs historiques en pagaïe (l’auteur croit que Hugo était un auteur craint des Bourgeois en 1885…), métaphores hasardeuses (« illustres noms honorés au sein d’une pierre épaisse ») …
Le pire reste sans doute les « morceaux de bravoure » ou l’auteur entasse avec une fierté manifeste lieu commun sur lieu commun :
Là résidait la différence entre le factuel et la fiction : avec le premier, l’émotion était impossible. On se contentait de données, de constatations. La fiction, au contraire, suscitait les passions, créait les débordements, bouleversait les esprits, elle n’appelait pas au raisonnement ni à la réflexion, mais entraînait les lecteurs – les lectrices, surtout – vers le désastre sentimental.
… ou s’essaie à de l’introspection psychologique profonde :
« Il existe peu de sentiments plus douloureux que de voir ses parents vieillir. Constater que cette force, jadis incarnée par ces figures que l’on pensait immortelles, vient d’être remplacée par une fragilité irréversible. » On ne sait jamais vraiment si l’on a bien fait de révéler sa vérité. Ce moment d’honnêteté, soulageant sur l’instant, se mue rapidement en regret. On s’en veut de s’être confié. De s’être laissé emporter par l’urgence de dire. D’avoir placé sa confiance en l’autre. Et ce regret nous fait promettre de ne plus recommencer.
Concluons : ce livre n’est pas « mauvais », il est nul au sens mathématique du terme : rien n’est bon, du début à la fin. Personnages stéréotypés, dialogues plats, incohérences psychologiques, intrigue invraisemblable, méconnaissance totale de la réalité historique…
Un succès médiatique écrasant
…mais il coche toutes les bonnes cases « militantes » : féminisme 3.0, French theory… et il a été écrit par une « fille de… », ce qui a peut-être joué aussi. En tout cas, l’establishment parisien l’a porté aux nues avec une unanimité digne d’élections nord-coréennes.
Ce roman sans qualités a aussitôt remporté quatre prix : Stanislas du premier roman, Patrimoine BPE5, Première Plume, ainsi que le Renaudot des Lycéens.
Et il faut lire ce que la presse en dit : l’Express y voit « des superbes personnages brossés avec art et empathie », le Nouvel Obs un livre « impressionnant de maîtrise » (sic). Le Figaro (?) même parle de « plume documentée et énergique ». A 20 Minutes, c’est l’extase : « un réquisitoire puissant » qui fait « chavirer les cœurs et les esprits » !
Chose étrange : la plus honnête des recensions vient de… Libération. Avec beaucoup de diplomatie, la journaliste se permet de remarquer le « style limpide (à l’excès) », le « décor lourdement planté », les dialogues convenus… on la sent aller aux limites de ce qu’elle peut dire : chroniqueur littéraire, c’est une occupation presque aussi tranquille que le déminage.
Elle ose même ironiser sur un livre d’« instructif, mais pas érudit »… mais se rattrape immédiatement en y reconnaissant un « tableau honnête de Paris en 1885 » : une prudence qui en dit long, je pense, sur ce qu’est devenu le milieu de la culture en France.
On peut toujours discuter de la qualité d’un texte, mais les erreurs historiques énormes sur lequel est basé ce roman sont impossibles à nier : surtout l’affirmation grotesque qu’en 1885 le spiritisme vous entraînait droit à l’asile, alors que toute la bonne société de l’époque s’en passionnait, Victor Hugo et Camille Flammarion les premiers.
Que même une journaliste (à priori) intègre ne puisse pas se permettre de les relever – ou seulement à mi-voix – montre bien que quand l’art officiel féministe s’exprime, la liberté de critiquer doit se faire vraiment toute petite.