Les policières sont-elles des femmes?

Voici une bonne page d’André Perrin, « Postures médiatiques », L’Artilleur, 2022.

Le 6 décembre 1989, un homme armé d’une carabine et d’un couteau s’introduisait dans une classe de l’École polytechnique de Montréal où se trouvaient une soixantaine d’étudiants.
Après avoir séparé les femmes des hommes et ordonné à ceux-ci de sortir, il s’adressa à celles-là dans les termes suivants : « Vous êtes des femmes, vous allez devenir des ingénieurs. Vous n’êtes qu’un tas de féministes. Je hais les féministes». Là-dessus, il ouvrit le feu sur elles. Ce massacre qui fit quatorze victimes, sans compter les blessés, semble correspondre assez bien à la définition que le Petit Robert de la langue française donne du mot féminicide:

«Meurtre d’une femme, d’une fille en raison de son sexe».

On peut donc s’étonner de voir ce mot appliqué aux cas des femmes – il y en a eu quatre-vingt-dix en 2020 qui sont tuées par leur conjoint. Le sont-elles en raison de leur sexe, à l’instar des victimes d’un tueur en série motivé par une haine des femmes en tant que femmes? Même si on laisse de côté les cas des femmes auxquelles leur mari donne la mort pour leur éviter les souffrances d’une maladie incurable, le mot féminicide ne semble guère convenir à ceux, les plusfréquents, où le meurtre est perpétré dans le cadre d’une dispute conjugale. Ne serait-il pas plus pertinent et plus rigoureux de parler alors d’uxoricide? On a objecté à cette proposition qu’en droit romain, à l’époque d’Auguste, l’uxoricide désignait le droit du mari de tuer sa femme lorsque celle-ci était prise en flagrant délit d’adultère au domicile conjugal. Cependant, cette objection présuppose que le sens des mots est figé dans leur acception originelle et ne peut évoluer avec le temps et les mœurs : elle devrait alors s’appliquer aussi à celui de féminicide dont l’origine remonte à Carol Orlock et Diana Russell qui lui ont donné, il y a environ 45 ans, le sens de « meurtre de femmes commis par des hommes parce que ce sont des femmes».

Pourquoi accorder à féminicide ce que l’on refuse à uxoricide? Toujours est-il que l’usage devenu courant du mot féminicide soulève un certain nombre de difficultés. Lorsque l’homme tue sa compagne parce qu’elle veut le quitter, la tue-t-il parce qu’elle est une femme ou parce qu’elle veut le quitter? Et si c’est une femme qui tue sa compagne ou son épouse, est-ce un féminicide? Et si c’est un homme qui tue son compagnon dans les mêmes conditions, est-ce un viricide? Et dans les cas où c’est la femme qui tue son mari ou son compagnon, ce qui représente environ 20 % des meurtres conjugaux, comment
faut-il nommer la chose? S’agit-il d’un simple homicide, ce qui signifierait qu’elle le supprime en tant que membre du genre humain et non en tant que mari insupportable ou représentant d’un sexe mâle supposé violent et dominateur par nature?

Jean-Claude Michéa me fait remarquer que le meurtre de la fonctionnaire de police de Rambouillet n’a pas été présenté par les médias comme un féminicide. C’est vrai. Ni dans ce cas, ni dans aucun autre semblable, jamais un meurtre de policière n’a été qualifié de féminicide. Que faut-il en conclure? Grâce à Monique Wittig, nous avons appris, il y a longtemps, que «les lesbiennes ne sont pas des femmes »!. Grâce à nos journalistes, nous savons désormais que les policières, même hétéro-sexuelles, ne le sont pas non plus.

l n’est plus nécessaire de rappeler la perméabilité de pans entiers de la recherche académique aux théories elles-mêmes issues de la French Theory et du déconstructivisme à tout crin.  D’abord
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