Juillet-Août 2023
Colloques, séminaires et conférences
Un Moyen Âge Queer ?
Un Moyen Âge Queer? Organisation : Rory Critten et Leticia Ding — Séance d’information Mardi 26 septembre 2023, 12h-13h15, Anthropole 2013 — Les activités associées au programme de spécialisation de cette année invitent à reconsidérer les expériences médiévales de genre et de sexualité en les comparant aux identifications de genre et aux orientations sexuelles contemporaines.
Danse et queer : du cabaret à la discothèque. Rôles et influences des scènes non institutionnelles sur les esthétiques chorégraphiques queer contemporaines (Pantin)
Cette rencontre scientifique, organisée par l’Atelier des doctorants en danse, sera consacrée aux relations entre danse et queer, et plus spécifiquement à la manière dont les scènes chorégraphiques contemporaines puisent dans le potentiel esthétique et politique des scènes non institutionnelles pour mettre en œuvre une esthétique queer.
Journée d’étude « Le sujet politique féminin à l’époque de la Révolution Française »
L’idée de cette journée d’étude est de revenir sur le numéro spécial des Annales historiques de la Révolution française (AHRF) paru au début de l’année 2023 sur les Féminismes en Europe, en mettant l’accent sur un point particulier du numéro : la représentation politique des femmes.
Anachronisme assumé : peut-on poser la question type du féminisme des années 1970, celle du sujet politique féminin, à une époque qui ne reconnaît pas aux femmes d’autonomie comme sujet de droit, et encore moins comme individu politique, citoyenne ou électrice ?
Freaks : trouble dans le corps (New York University Paris)
15 septembre 2023
NYU Paris, 57 Boulevard Saint-Germain, 75005 Paris
Organisé par Quentin Petit Dit Duhal (Université Paris Nanterre), Arthur Ségard (New York
University), Anna Maria Sienicka (Université de Bourgogne)
Séminaire « Genre Et Monde Carcéral » Séances 3 et 4 29 septembre 2023 – Maison des Sciences de l’Homme Paris-Saclay
Pour comprendre les régimes de genre qui se jouent dans l’enfermement, il faut décentrer notre regard afin d’interroger la manière dont ils informent l’entièreté du continuum carcéral. Les troisième et quatrième séances du séminaire « Genre et monde carcéral » se proposent d’analyser la manière dont ces régimes influent, dans nos contextes néolibéraux, sur les processus de criminalisation ainsi que sur les politiques pénales qui cherchent à y répondre. Une attention particulière sera portée aux univers historiques et théoriques desquels les politiques publiques de lutte contre les violences de genre s’inspirent. Les quatre interventions proposées nous permettront en outre d’observer dans quelle mesure les attentes et les rapports sociaux de genre informent les contours des catégories pénales (légitime défense, harcèlement sexuel, viol), tout autant qu’ils imprègnent les traitements judiciaires et pénaux des différent·e·s justiciables.
Circulations féministes du concept de fémonationalisme. Langues, pratiques, théories
La journée vise à croiser les réflexions autour des différents niveaux de circulations du concept de fémonationalisme (circulations interlangues et entre différents contextes nationaux et politiques, redéfinitions et décalages du concept, circulations entre différents milieux féministes, académiques et militants, notamment). Ce moment sera l’occasion d’échanger sur les enjeux féministes de traductions, sur la portée critique et politique du concept de fémonationalisme dans l’activisme féministe, et sur les enjeux théoriques du concept.
Voice Passing : a Non-Binary Voice Gender Prediction System for evaluating Transgender voice transition
This paper presents a software allowing to describe voices using a continuous Voice Femininity Percentage (VFP). This system is intended for transgender speakers during their voice transition and for voice therapists supporting them in this process. A corpus of 41 French cis-and transgender speakers was recorded. A perceptual evaluation allowed 57 participants to estimate the VFP for each voice. Binary gender classification models were trained on external gender-balanced data and used on overlapping windows to obtain average gender prediction estimates, which were calibrated to predict VFP and obtained higher accuracy than F0 or vocal track length-based models. Training data speaking style and DNN architecture were shown to impact VFP estimation. Accuracy of the models was affected by speakers’ age. This highlights the importance of style, age, and the conception of gender as binary or not, to build adequate statistical representations of cultural concepts.
Appels à contribution
Tensions dans le genre
Appel à contributions pour un numéro thématique des Cahiers d’Études Africaines. Date limite de l’envoi des propositions : 15 septembre 2023. Dans quelle mesure les terrains africains peuvent-ils ou viennent-ils déstabiliser les connaissances produites sur le genre ? Ce numéro propose de réfléchir à la production de connaissances sur le genre en Afrique subsaharienne. Chercheurs et chercheuses partagent le constat d’une tension empirique entre, d’une part, de persistantes inégalités structurelles de genre et, de l’autre, une importante autonomie économique des femmes, leur forte présence dans l’espace public et leur mobilité spatiale considérable (Adjamagbo & Gastineau 2017).
Les terrains du genre
Appel à communications dans le cadre d’un atelier doctoral organisé une fois par mois de 17h à 19h à la Maison de la Recherche (28 rue Serpente, 75006 Paris). Date limite de l’envoi des propositions : 18 septembre 2023. Organisé par des jeunes chercheur·ses en sociologie travaillant sur les rapports sociaux de genre à Sorbonne Université, il s’agit d’un espace de dialogue visant à mettre en lumière les pratiques et les réflexions méthodologiques des approches par le genre et sur le genre en sciences sociales.
Decolonising the World Republic of Letters: Translation, Circulation, and Intellectual Networks across the Global South (Paris)
Drawing inspiration from a host of decolonial projects that seek to renegotiate the terms in which we understand the world—a process that Walter Mignolo terms “epistemic delinking”—we seek to examine trans-peripheral and counter-hegemonic cultural infrastructures that flourished despite, in resistance to, and in the aftermath of colonial domination. This project is historical, but also oriented toward the present and, crucially, dedicated to rethinking the epistemic assumptions that undergird the study of literature and associated forms of cultural production in the present.
Publications
Ouvrages
Isabelle Alfandary, Anne-Emmanuelle Berger, Jacob Rogozinski (dir.), Qui a peur de la déconstruction ?Un spectre hante l’Université française : celui de la déconstruction. Créé par Jacques Derrida à la fin des années 1960, ce concept est devenu, dans l’esprit des réactionnaires de tout poil, le mot-valise désignant tout ce qu’ils haïssent dans la pensée, lorsque celle-ci cherche à émanciper davantage qu’à ordonner. Dégénérescence de la culture, mépris pour les grandes œuvres, délire interprétatif, amphigouri linguistique, danger politique, confusion sexuelle, licence morale : à en croire les ennemis de la déconstruction, tout ce qui va mal dans le monde lui est imputable. Que signifie la fixation frénétique d’une frange d’intellectuels sur tout ce qui peut ressembler à une pensée différente, inventive et fondamentalement démocratique ? Que cela signifie-t-il, si ce n’est la volonté de policer la pensée et ses institutions, pour mieux, ensuite, policer les corps ? Telle est l’interrogation qui a présidé au colloque « Qui a peur de la déconstruction ? », qui s’est tenu à l’École normale supérieure et à la Sorbonne en janvier 2023. En voici les actes.
K. Crenshaw, Intersectionnalité
Pour mieux agir contre les inégalités, il existe un nouvel outil qui nous vient du féminisme noir : l’intersectionnalité, qui révèle des discriminations parfois invisibles et pouvant se renforcer les unes les autres. Cette notion a été théorisée par une juriste, Kimberlé W. Crenshaw, dans deux célèbres essais de 1989 et 1991 qu’on trouvera rassemblés ici pour la première fois et dans une traduction inédite.
Articles et revues
Normes et genres dans l’Europe des Lumières
Que signifie être un homme et une femme ? À quelles déterminations et à quelles injonctions de genre la personne est-elle soumise ? Ces questions, au cœur de notre présent, agitent le monde des Lumières. Temps de refondation scientifique, mais aussi de naturalisation des corps et d’interrogation sur les conséquences politiques et sociales d’une hiérarchie entre le masculin et le féminin, le 18e siècle pense les « sexes » autant qu’il problématise leur construction et révèle, au cœur des dominations les plus installées, des stratégies de contournement. C’est à ce faisceau complexe d’appropriations, entre assignations subies et libertés conquises, que s’intéresse ce numéro. Intitulé Normes et genres, il dissocie de la seule nature la réflexion du 18e siècle sur la différence entre masculin et féminin. Le travail des femmes, leur vieillesse, les violences qu’elles subissent, comme les injonctions des hommes à se montrer virils renouvellent la lecture des Lumières. Dans leur diversité, les articles des Varia 2023 portent sur un discours de Marie-Joseph Chénier en République (G. Ambrus) ; sur les Annales de l’Empire depuis Charlemagne de Voltaire (S. Menant) ; sur le conte philosophique Histoire véritable de Montesquieu (B. Hoffmann). On suivra également les enjeux des titres encyclopédiques et des dictionnaires universels (M. Leca) ; ceux du badinage (E. Ginot) ; ou encore ceux de l’histoire du buste de Maurice-Quentin de La Tour par Jean-Baptiste Lemoyne (H. Cabezas). Jacques de Sève trouve ici le premier catalogue de ses œuvres (M.-C. Planche). Enfin, nous poursuivons la série consacrée aux chantiers d’éditions scientifiques complètes et innovantes avec l’édition numérique de d’Holbach (R. Sciuto) et l’édition de l’abbé de Saint-Pierre (C. Dornier).
Objets et production de genre. L’usage des techniques par les personnes transmasculines
À partir des compénétrations entre les champs des feminist technological studies, des trans studies et des études trans, l’article développe une réflexion sur la manière de penser le rapport d’assemblage entre genre et techniques. Plus précisément, il interroge l’appropriation d’objets et de techniques par les personnes transmasculines et non binaires en s’appuyant sur des photographies d’objets exposés au Museum of Transology en Angleterre et des étiquettes qui les accompagnent. Ce travail permet de faire émerger des formes de (trans)masculinités plurielles et ajustables dans lesquelles les corps et les techniques dialoguent ensemble.
ʻThey’re not as MSM, they’re a bufta ʼ: using the categories ʻmen who have sex with menʼ and ʻtransgenderʼ as technologies in Vanuatu
In Vanuatu, the use of the terms such as ʻmen who have sex with menʼ (MSM) and ʻtransgenderʼ has increased over the past decade. This paper draws on twenty months ethnographic research in Port Vila, the country’s capital, to analyse what happens on the ground when MSM and transgender categories are taken up to identify people or to narrate the self. The focus is on who uses these terms, in what ways they are experienced, and what is rendered visible (or not) by their use. This research departs from approaches framing ʻnon-heteronormativeʼ categories as related solely to gender and sexuality. It argues that MSM and transgender categories are used in various ways to refer not only to sexual practices and/or gender identity, but also to health risk behaviours, transactional sex and LGBT rights advocacy. The analysis offered suggests we view MSM and transgender categories as technologies that, depending on the interactional context, contribute to bureaucratic tasks or to maintaining or, on the contrary, changing established socio-political relations.
L’enseignant.e d’histoire, de géographie et l’éducation à la citoyenneté : un.e acteur.trice confronté.e aux enjeux d’hybridation dans sa classe, son établissement, son territoire
Ce colloque souhaite porter sa focale sur l’enseignant.e comme acteur.trice de la construction de situations d’apprentissage et de leur conduite en classe ou hors la classe. Le champ d’action et les activités des enseignant.e.s se sont en effet transformées pour répondre aux enjeux de notre monde contemporain, aux attentes sociales et aux prescriptions institutionnelles qui en découlent. Développement des TICE, inter et transdisciplinarité, « éducations à » (citoyenneté, environnement, développement durable, santé, risques, altérité, …), démarche d’enquête, uchronie, tâche complexe, etc… sont autant de nouveaux enjeux, ouvrant à des champs d’intervention élargis et de nouvelles pratiques, qui interrogent le métier d’enseignant.e d’histoire et de géographie, d’autant que dans un même temps, les deux disciplines universitaires de référence connaissent également des changements épistémologiques et paradigmatiques importants (approche qualitative, critique, postcoloniale…).
Media
Vulgaire – Vulgaire Wokisme: Intersectionnalité, avec Sarah Mazouz
Dans cet épisode, on parle de la Pride de Marseille, du concept de race, et de la convergence des luttes, entre autres. «–Bonjour et bienvenue dans cet épisode de Vulgaire, le dernier de cette série « wokisme ». Et j’ai de la chance car je suis avec Sarah Mazouz qui est sociologue.
Le projet WE-COOP d’Ada Reichhart, chercheuse associée au laboratoire Sociétés, acteurs et gouvernements en Europe – Sage (CNRS/Université de Strasbourg) est lauréat d’un ERC Starting Grant. Ada Reichhart décentre le regard traditionnellement androcentré des recherches sur la démocratie au travail en se consacrant aux expériences de travail des femmes dans les coopératives de production. Cette bourse de 1,4 million d’euros lui permettra de constituer une équipe de chercheurs afin de mener une enquête participative innovante pour faire avancer les études sur l’égalité de genre en lien avec la question du travail démocratique.