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Au suivant!… Présélections pour le Prix du Master de l’Institut du Genre (Université d’Angers)

Au suivant!… Présélections pour le Prix du Master de l’Institut du Genre (Université d’Angers)


Vendredi 25 mars, Présentation des mémoires en lice pour le Prix du master de l’Institut du genre

16h30 – Université d’Angers, Maison de la recherche Germaine-Tillion

En compagnie de Nahema Hanafi, historienne à l’UA et directrice du master Études sur le genre, Clémentine Artois et Chrystèle Bayon présenteront leurs travaux de recherche, sélectionnés pour concourir à l’édition 2022 du Prix du master de l’Institut du genre.

Pour soutenir la jeune recherche et encourager la diffusion des connaissances dans le domaine du genre et des sexualités, le Groupement d’Intérêt Scientifique Institut du Genre a créé en 2019 un Prix du master, ouvert à toutes les disciplines. Il s’adresse à tou·te·s les masterant·e·s ayant soutenu leur master 2 l’année précédente dans un établissement partenaire du GIS. Chaque université membre peut transmettre un maximum de deux mémoires.

Les deux mémoires sélectionnés cette année par l’Université d’Angers sont :

Clémentine Artois, « À gorge déployée. Enquête sociologique sur la carrière d’humoriste »
L’humour est une marque d’éloquence que l’on retrouve dans la publicité, dans les discours politiques et dans les rapports sociaux. Il permet l’intégration à un groupe, la validation des pairs mais possède également un vrai pouvoir de dénonciation et d’adhésion. Le paradoxe de l’humour est qu’il est autant une arme d’exclusion, qu’un outil de cohésion, il véhicule moquerie et méchanceté autant que légèreté et poésie. Souvent, il a été interdit aux femmes, les manuels de bonne conduite en sont la preuve : elles devaient sourire, non rire.
Le mémoire « À gorge déployée » questionne, à travers une enquête sociologique menée auprès de 17 humoristes cette utilisation de l’humour sur scène. Parmi les enquêté·e·s, se trouvaient en majorité de jeunes humoristes de moins de 5 ans de carrières (10 sur 17). Six profitent d’une certaine renommée (passent à la télévision, à la radio et ont plus de 10 000 followers), trois exercent un tout autre métier à côté, six se sont présentés « homme » et onze « femme ». Iels sont issu·e·s majoritairement de la classe moyenne.
L’enquête cherchait à savoir s’il existait des rapports de genre dans les carrières des humoristes en France. Elle consistait également à questionner l’idée « d’humour féminin » que l’on voit fleurir depuis l’avènement de Blanche Gardin.
Ces entretiens ont été analysés à la lecture des travaux de Naudier, Quemener, Buscatto et Ravet. Mais l’histoire du théâtre, de ses origines à aujourd’hui, a également permis de mieux cerner cette discipline d’humour scénique et des rapports de force qu’elle pouvait entrainer.

Chrystèle Bayon, « Alain Soral, à l’intersectionnalité des haines. 1991-2021 »
Le polémiste Alain Soral, fondateur en 2007 du site internet Égalité et Réconciliation, fait partie des figures de l’ultra-droite française. Notoirement antisémite, il est aujourd’hui régulièrement condamné pour ses nombreuses provocations et incitations à la haine. Si le caractère antisémite des propos de Soral n’est plus à démontrer, il ne représente que la face la plus visible d’une rhétorique haineuse à l’œuvre dès ses premières prises de parole au début des années 1990. Se présentant comme l’ardent défenseur de « la gauche du travail et la droite des valeurs », Soral déroule un argumentaire qui relève en réalité d’un discours de haine protéiforme.
En empruntant à l’historienne Christine Bard le terme d’« intersectionnalité des haines » et en proposant une analyse des discours de Soral sur le temps long de ces trente dernières années, on peut retrouver les fondements et les mises en œuvre d’une rhétorique réactionnaire dans laquelle l’antisémitisme croise un antiféminisme, une homophobie et un racisme durables et intenses, au service de la dénonciation d’un soi-disant déclin civilisationnel.
Puisant dans un ensemble de représentations préalables, ces discours s’établissent sur des clivages souvent binaires visant à établir des frontières entre le mal et le bien et renforcer la construction d’une altérité. Ils se fondent sur le topos du désordre social, qui suscite l’injustice et appelle à la révolte. Actes de langage, ces discours se renforcent dans des contextes sociaux d’émancipation afin de réaffirmer les rapports de domination. Une lecture intersectionnelle apparaît alors comme un outil à leur déconstruction.

Entrée libre, sur inscription : https://moisdugenre.univ-angers.fr/2022/03/01/presentation-des-memoires-en-lice-pour-le-prix-du-master-de-linstitut-du-genre/

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