Pour son « mois du genre », l’Université d’Angers organise des ateliers « en non mixité », « réservés aux femmes (cis et transgenre) »

Pour son « mois du genre », l’Université d’Angers organise des ateliers « en non mixité », « réservés aux femmes (cis et transgenre) »

Table des matières

Pour son « mois du genre », l’Université d’Angers organise des ateliers « en non mixité », « réservés aux femmes (cis et transgenre) »

Dans le cadre du « Mois du genre », l’Université d’Angers organise trois ateliers fièrement présentés comme « en non mixité ». Il s’agit des « Ateliers d’auto-défense féministe verbale » du 17 mars à l’IUT d’Angers et du 23 mars sur le campus de Cholet, ainsi que de l’ « Atelier #Négotraining » du 23 mars, coorganisé avec l’école de commerce Audencia sur le Campus Belle-Beille. Les annonces de chacun de ces événements sur le site officiel de l’Université d’Angers sont suivies du hashtag #Non-mixité.

Ce hashtag est un lien vers une page du site internet de l’Université d’Angers (« Non-mixité / mixité choisie ») où, sous une rubrique « Concept », il est fait l’apologie sans réserve de la non-mixité. Les critiques sont par avance délégitimées en ces termes:

Cette pratique fait l’objet de nombreuses critiques, ses détracteur∙ices, souvent indifférent·es aux situations de non-mixité de fait au sein des groupes dominants (conseils d’administration de grandes entreprises, par exemple), considérant que cela crée de la discrimination ou du racisme inversé∙es. Pour autant, non-mixité et mixité choisie n’ont pas d’autres objectifs que ceux de l’égalité entre toustes, quelle que soit son identité ou sa position sociale.

https://moisdugenre.univ-angers.fr/2022/02/24/non-mixite-mixite-choisie/

Les « Ateliers d’auto-défense féministe verbale » sont explicitement « réservés aux femmes (cis et transgenre), étudiantes et personnels de l’UA [Université d’Angers] ».

Le contenu de l’annonce confirme d’ailleurs l’impression de dérive sectaire: toutes celles et tous ceux qui s’identifient en tant que femme pourront grâce à l’atelier « réalise[r] leur puissance d’agir, en expérimentant la sonorité »… Est-ce que ce « féminisme verbal » s’exprime par des sons expérimentaux? Ou bien s’agit-il d’une amusante coquille pour sororité…? Dans ce cas, il faut sans doute blâmer un correcteur orthographique patriarcal, encore peu habitué aux expérimentations lexicales idéologiques.

Les « femmes » ne sont pas considérées dans cet atelier comme des êtres doués de raison, mais comme des prisonnières de leur ressentiment (« désapprenant à ne pas riposter ») et de leur psychologie introvertie et hypersensible (« en travaillant la confiance […] en leurs ressentis »). À croire que le « Collectif d’éducation féministe populaire » s’est donné pour mission d’entretenir et de diffuser les pires stéréotypes patriarcaux!

On peut avoir un aperçu du contenu de l’atelier en suivant le lien indiqué après l’annonce: Autour de l’autodéfense verbale. La « violence des femmes » (promue en « concept » sur une page dédiée) est exaltée. Cette radicalisation qui assume d’exercer une « terreur » et ce séparatisme décomplexé qui prône l’exclusion au nom de l’inclusion sont une véritable insulte faite aux femmes autant qu’aux hommes et n’ont certainement pas leur place dans une Université.

Ateliers d’auto-défense féministe verbale
Jeudi 17 mars – de 12 h à 14 h – Angers (IUT) –
Mercredi 23 mars – de 12h30 à 14h30 – Campus de Cholet –
Gratuit, inscriptions obligatoires –
Réservés aux femmes.
À l’occasion du Mois du genre, la Mission Égalité de l’Université d’Angers propose deux ateliers d’auto-défense féministe verbale, l’un à Angers (campus Belle-Beille), l’autre à Cholet.
L’enjeu de ces rendez-vous en petits groupes est que les femmes réalisent leur puissance d’agir, en expérimentant la sonorité et en travaillant la confiance en elles, en leurs ressentis, en s’entraînant à définir et à poser leurs limites et désapprenant à ne pas riposter. Cet atelier permet de fait de libérer la parole sur le sexisme dont ces personnes peuvent être victimes et une prise de conscience que leur vécu s’inscrit dans une réalité collective.
Les deux ateliers seront animés par le collectif d’éducation féministe populaire Régalons-nous !
Ils sont réservés aux femmes (cis et transgenre), étudiantes et personnels de l’UA (20 places max). #Non-mixité #ViolencesSexistesEtSexuelles

https://moisdugenre.univ-angers.fr/2022/02/21/ateliers-dauto-defense-feministe-verbale/

Autour de l’autodéfense verbale
Elsa Dorlin retrace dans Se défendre une généalogie de l’autodéfense politique des groupes minoritaires.
Aurélia Léon se penche dans son article sur les stages d’autodéfense féministes et sur l’expérience des participantes.
Dans « L’autodéfense féministe : entre travail sur soi et transformation collective », Anne-Charlotte Millepied examine la dialectique travail sur soi/transformation collective à l’œuvre dans ces stages ainsi que la question de l’usage du corps et de la violence en tant qu’armes politiques.
Pour nourrir une réflexion sur la place de la violence dans la lutte contre le patriarcat, Irene nous raconte dans La terreur féministe l’histoire des femmes violentes.
Dans son podcast, Myriam Prévost suit un stage où des filles crient, soufflent et cognent.
Le guide pratique d’Irene Zeilinger propose une série d’astuces simples et faciles pour poser ses limites et se sortir de situations difficiles. Contre tous les stéréotypes qui interdisent habituellement aux femmes de prendre leur sécurité en main, il faut apprendre à dire non et oser se défendre.
#ViolenceDesFemmes

Bibliographie : 
Dorlin, Elsa. Se défendre : une philosophie de la violence. Zones, 2017.
Irene. La terreur féministe : petit éloge du féminisme extrémiste. Éditions Divergences, 2021.
Léon, Aurélia. « « Contre leurs violences sexistes, autodéfense féministe ! » À propos des stages d’autodéfense féministe et de ce qu’ils nous enseignent ». Genre, sexualité & société, no 25, juillet 2021.
Millepied, Anne-Charlotte. « L’autodéfense féministe : entre travail sur soi et transformation collective ». Nouvelles Questions Féministes, vol. 36, no 2, 2017, p. 50-65.
Prévost, Myriam. Autodéfense féministe. Arte Radio, 31 mai 2011.
Zeilinger, Irene. Non, c’est non : petit manuel d’autodéfense à l’usage de toutes les femmes qui en ont marre de se faire emmerder sans rien dire. La Découverte/Poche, 2018.

https://moisdugenre.univ-angers.fr/2022/02/28/autour-de-lautodefense-verbale/

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