La tolérance pervertie

[par Philippe BOULANGER1]

Raymond Massé, La tolérance pervertie, Éditions Les Belles Lettres, Paris, 2022, 238 pages, 17,50 €.

Pilier de la démocratie libérale, la tolérance est une notion complexe qui charrie les idées-reçues et les malentendus. L’anthropologue québécois Raymond Massé publie un essai qui en discute les approches académiques et polémiques, plaide pour une tolérance exigeante et engagée.

Valeur incontournable des sociétés pluralistes, la tolérance est soit banalisée – elle irait de soi – soit menacée non par des intolérants mais par l’abdication des autorités politiques et des administrations face à leurs devoirs de défense des droits à la liberté académique, à la liberté d’expression et à la défense du bien commun voire du sens commun. Les partisans du relativisme culturel qui postulent l’égale valeur des cultures assurent que tout se vaut, d’emblée, et non après analyse. C’est la tolérance par abstention.

Or les expériencesdu multiculturalisme aux Pays-Bas et au Québec l’ont fragilisée plutôt que renforcée. Le paradoxe est que le multiculturalisme qui fait la promotion inconditionnelle de la liberté ethnique, religieuse et sexuelle tolère de moins en moins la pluralité d’opinions sur la diversité. Ainsi, la tolérance est mise au défi par le recours à des définitions idéologiquement orientées des enjeux de la diversité et par le recours banalisé à un langage de combat(« culture raciste », « culture du viol », « racisme systémique ») qui suggère que le racisme, le viol ou l’ethnocentrisme discriminatoire sont tolérés, légitimés voire soutenus par des politiques et des dispositifs juridiques souhaités par la majorité. Le wokisme en est l’expression la plus virulente.

Mais la tolérance ne saurait être qu’un devoir de ne pas offenser. Elle n’est pas une accumulation de droits mais une philosophie humaniste

 

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