Par Pascal PERRINEAU : La vision de l’islamo-gauchisme par les « autorités scientifiques » de Sciences Po: entre précipitation, ignorance et faiblesse du raisonnement
Le 18 février 2021, un étrange communiqué officiel de Sciences Po, à la signature des « autorités scientifiques » que sont la présidente du Conseil scientifique, le directeur scientifique, la présidente du conseil de l’Institut ainsi que les directrices et directeurs des unités de recherche et des départements de Sciences Po, était intitulé L’islamo-gauchisme : une enquête regrettable..
Dans ce texte de 22 lignes, les auteurs exprimaient leur « sidération face à l’annonce de la ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation de vouloir diligenter une enquête sur les différents courants de “l’islamo-gauchisme” ». On peut partager ou non cette « sidération » ou encore considérer que ce type d’enquête n’était pas le moyen le plus opportun pour aborder cette question pourtant très importante comme l’a montré la triste affaire de Sciences Po Grenoble où des milieux gauchistes se sont déchaînés contre deux universitaires qui avaient commis le crime de lèse-majesté d’exercer leur capacité critique vis-à-vis de certaines dérives de l’Islam.
Édito, par Xavier-L. Salvador
On l’a vu très récemment, à la modeste échelle de l’Observatoire, lorsque l’un d’entre nous fut attaqué dans les colonnes d’un fascicule d’extrême-droite pour son engagement de toujours pour la cause universaliste – dès lors qu’on prend le risque d’affirmer la suprématie de la majorité générale sur l’avis particulier, on s’expose à être attaqué de toutes parts. L’antisémitisme, la détestation de la République: tout s’y retrouvait joyeusement mêlé. Les mots n’étaient pourtant pas si différents de ceux qui, se prétendant sinistres, accusaient l’Observatoire de tous les maux au moment de sa naissance.
Mais on voit aujourd’hui qui pratique la dénonciation par listes, qui attaque les publications en ligne, qui traite de « vieillards », qui manie l’insulte et la calomnie sur les réseaux, qui demande l’effacement des textes écrits en dévoyant les principes de neutralité de la littérature encyclopédique. Il faudrait à ces gens, qui n’ont pour seule excuse que leur inculture, tendre un miroir comme celui de Goya dans Las Viejas – un Qué tal ? de circonstances…