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Woke Fiction, de Samuel Fitoussi, extraits: comment combattre l’immixtion du wokisme dans les institutions ?

Woke Fiction, de Samuel Fitoussi, extraits: comment combattre l’immixtion du wokisme dans les institutions ?

L’impératif de « représentation » identitaire dans la fiction nous mène-t-il vers une régression anthropologique ?

En 2007, le psychologue Paul Slovic tente de répondre à la question suivante : pourquoi avons-nous cette fâcheuse tendance à rester indifférents aux génocides et aux meurtres de masse ? […] Sa réponse : un mécanisme « d’engourdissement psychique ». Nos comportements, explique‐t‐il, ne sont pas guidés uniquement par notre raison mais aussi par des intuitions morales. Des réactions émotives instantanées, parfois imperceptibles (« l’affect »), empreignent de sens l’information qui nous parvient, influencent l’interprétation que nous lui prêtons et les réactions que nous choisissons d’adopter. Or ces intuitions morales, puisqu’elles ont été sélectionnées par l’évolution, sont celles qui nous ont permis de survivre dans des sociétés préindustrielles, de protéger efficacement notre famille et notre communauté des dangers immédiats. Nous ne sommes donc pas programmés pour avoir beaucoup d’empathie pour des inconnus dont le destin, aussi funeste soit‐il, n’a pas pour nous de conséquences négatives. (C’était aussi l’intuition d’Adam Smith, exposée dans le chapitre 1.) 

Faut-il accepter cet état de fait ?

Non, évidemment. La raison doit s’exercer contre nos intuitions, doit nous indiquer que l’apathie morale, dans certaines situations, est immorale. Mais comment combattre efficacement cet engourdissement collectif ? Paul Slovic mène et recense une série d’expériences : il montre que dès qu’une victime devient « identifiable », nous cessons d’être insensibles à son destin. Donner aux victimes des noms et des visages permet de « tromper » nos intuitions morales, d’activer nos capacités d’empathie. Et plus nous avons d’informations sur une victime, plus son sort nous touche. Lorsque, en revanche, la singularité des cas se dissout dans la masse, nous peinons à ressentir de la compassion. Slovic montre que paradoxalement, plus le nombre de victimes potentielles est élevé, moins nous accordons de valeur à chaque vie perdue. Dans une expérience, des volontaires étaient enclins à donner moins d’argent pour aider deux enfants dans le besoin que pour aider un seul enfant. La raison ? Dans le premier cas, imaginant deux enfants, ils ne se concentraient pas sur la singularité de chacun ; ils voyaient le concept d’un enfant, multiplié par deux. Dans le second, ils se représentaient un enfant à qui ils attribuaient un visage, une personnalité, des projets. Une idée saisie de diverses façons à travers les époques. On pense évidemment à la phrase faussement attribuée à Staline : « Un mort est une tragédie, 100 000 morts, une statistique. » Ou à celle du prix Nobel de chimie Albert Szent‐Györgyi : « Je suis profondément ému lorsque je vois un homme souffrir, au point d’être prêt à risquer ma vie pour lui. Puis je discute avec légèreté de la potentielle pulvérisation de nos grandes villes par une guerre nucléaire. Je suis incapable de multiplier la souffrance d’un homme par 100 millions. » Ou encore à celle de Mère Teresa : « Si je regarde la masse, je n’agirai jamais. Je dois me concentrer sur un cas. » 

Quel rapport avec la fiction ?

La fiction nous rappelle que 100 000 morts, c’est 100 000 fois un mort. La fiction alimente notre empathie. Slovic cite l’écrivaine américaine Barbara Kingsolver. « La fiction vous transporte pour vous faire devenir autre. Un journal pourrait vous apprendre que cent personnes, disons, dans un avion, ou en Israël, ou en Irak, sont mortes. Vous vous direz “Comme c’est triste !”, puis tournerez la page pour lire les derniers résultats sportifs. Mais un roman peut prendre une seule de ces cent vies et vous montrer ce qu’a ressenti cette personne en se levant le matin de sa dernière journée, en regardant le reflet du soleil sur le carrelage de sa porte et sur la joue de sa fille. Vous goûterez son petit déjeuner, apprendrez à aimer sa famille, serez tracassé par ses soucis et comprendrez que son décès marquera la fin de la seule vie que cette personne aura. Une vie aussi importante que la vôtre. » La fiction contribue peut‐être à rendre possible la vie en société, à cultiver le sentiment que chaque individu est individu, qu’il a des tourments, des chagrins, des espoirs, des qualités, des défauts, une subjectivité, une famille, des amis. Que sa souffrance et son bonheur ne sont pas uniquement théoriques. « L’art est le remède à l’engourdissement moral, car il construit notre capacité à souffrir l’un pour l’autre », écrit Kingsolver. 

Allons plus loin. La fiction, parce qu’elle a le souci du particulier, est aussi un antidote à l’idéologie. Elle nous raconte l’histoire de personnages singuliers, nous apprend que derrière les discours idéologiques, les récits simplificateurs, les oppositions communautaires, il y a des hommes et des femmes en chair et en os, trop complexes, trop nuancés, trop divers pour être réduits à des catégories, placés dans des cases, accusés ou plaints par défaut. « Tout art digne de ce nom, écrivait Aharon Appelfeld, enseigne inlassablement que le monde repose sur l’individu. […] Le grand objet de l’art sera toujours l’individu avec son propre visage et son propre nom. » Si, en politique, il faut souvent faire fi de la singularité des cas et dissoudre le particulier dans le collectif, la fiction nous rappelle que l’individu n’est pas une abstraction. Elle tempère l’enthousiasme de ceux qui voudraient, au nom de l’intérêt général, lui infliger des torts. L’idéologie – télescope par le prisme duquel l’Homme n’est qu’une fourmi dans un vaste système – ébranle notre capacité d’empathie ; la fiction – microscope de l’âme humaine – la reconstruit. Alain Finkielkraut : « Il y a deux antidotes à la disparition du particulier dans le général : la littérature et le droit. L’attention aux différences et le refus de penser par masses, qui caractérisent l’approche judiciaire et l’approche littéraire de l’existence, nous préservent de l’idéologie. » Et Philip Roth sur la mission de la littérature : « Maintenir le particulier en vie dans un monde qui simplifie et généralise, c’est la bataille dans laquelle s’engager. » 

À cet égard, en quoi l’accélération du paradigme woke de représentativité incarne‐t‐elle une menace ? Pour que l’empathie puisse être cultivée, l’individu doit être singulier : il ne peut être le représentant interchangeable d’un groupe. Or lorsque les personnages sont choisis pour « représenter » la société, ils cessent d’être des individus pour devenir les porte‐drapeaux d’une identité, les délégués d’une communauté. L’équipe des Noirs a son représentant (il parle au nom des Noirs), tout comme l’équipe des femmes, des homosexuels, des transgenres, des musulmans (etc.). Le personnage devient, selon la formule d’Alain Finkielkraut, un prototype. Et la fiction cesse de jouer son rôle : elle ne sonde plus des destins individuels mais rejoue la narration macroscopique dominante. Plutôt que de maintenir en vie le particulier dans un monde qui généralise, elle déguise le général en particulier. Plutôt que de combattre la pensée par masses, elle transforme des masses en personnages. Elle va du général au particulier plutôt que du particulier à l’universel. 

La disparition, dans l’imaginaire collectif, de l’individu au profit du collectif semble en bonne voie. Aujourd’hui, les faits divers qui nous attristent le plus sont souvent ceux qui nous permettent, en fonction de nos biais idéologiques, de généraliser notre émotion au‐delà du cas particulier et de souffrir pour un groupe. Pourtant, la suppression de l’empathie – et la barbarie qu’elle rend possible – a justement lieu lorsque chaque individu persécuté est perçu non plus comme un être singulier, mais comme le représentant prototypique du groupe auquel on le rattache. Lorsque l’individu s’efface derrière le collectif, qu’il n’est plus défini que par son appartenance à une communauté, et que celle‐ci est dépréciée, voire déshumanisée. Car s’il est possible de se mettre à la place d’un individu, tenter d’envisager les choses de son point de vue, on ne peut pas se mettre à la place d’un groupe. On peut déshumaniser des groupes, pas des individus. Recette intemporelle pour un désastre : 1) découper la société en groupes, les opposer à travers des récits victimaires et accusateurs ; 2) transformer chaque individu en prototype interchangeable. Le paradigme de représentativité contribue à l’accélération de la deuxième étape.

Des femmes sans failles… supposées inspirantes

Le critique et scénariste écossais Will Jordan constate qu’un type de scénario revient de plus en plus souvent. L’histoire d’une femme – dotée dès le début du film d’un talent inouï dans un domaine – qui affronte les réticences et les préjugés de son entourage pour gagner le droit de pratiquer sa passion et d’affirmer son génie. Elle ne doit ni surmonter ses propres failles (ce qui impliquerait le besoin de s’entraîner dur, de consentir à certains sacrifices) ni vaincre des antagonistes ou des rivaux redoutables (ce qui impliquerait le besoin de cogiter, de trouver des solutions audacieuses ou de coopérer avec d’autres personnages) mais batailler contre « la société » qui l’empêche de donner la pleine mesure de son potentiel. Dans ce type de films, la protagoniste n’est souvent pas très attachante. Pourquoi ? Parce qu’elle ne connaît pas de transformation intérieure. Elle se présente telle qu’elle est (c’est‐à‐dire parfaite) et c’est aux autres de changer pour lui permettre de montrer au monde à quel point elle est exceptionnelle. Or l’attachement pour un personnage naît souvent de la compassion que nous éprouvons en le voyant échouer, puis de l’admiration que nous ressentons pour sa volonté d’évoluer et de grandir, pour sa capacité à affronter les obstacles avec résilience et humilité. Quand, finalement, il triomphe, nous nous réjouissons parce que nous savons que son succès est mérité. C’est cet arc narratif qui humanise certains personnages, les rend mémorables et attachants. 

Dans le dessin animé Mulan, sorti en 1998, le personnage éponyme, jeune femme courageuse, se déguise en homme et s’engage dans l’armée pour défendre son pays.

Plus frêle et plus faible que toutes les autres recrues, elle est d’abord une piètre combattante, peine à gagner l’estime de ses supérieurs et frôle le renvoi des rangs militaires. Déterminée, elle progresse, compense ses lacunes physiques par une intelligence tactique supérieure, et finit par gagner le respect de tous. Dans le remake vingt‐deux ans plus tard, Mulan est, dès le début du film, la meilleure guerrière de Chine. Elle ne doit plus gagner le respect des autres, ce respect lui est dû. Elle n’a plus besoin d’évoluer, ce sont tous les autres personnages qui doivent cesser de la sous-estimer. Avec cette nouvelle Mulan, les scénaristes pensent sans doute avoir créé un rôle modèle féminin ; en réalité, la Mulan de 1998 était sans doute beaucoup plus inspirante : elle enseignait le pouvoir du dépassement de soi et de la persévérance. En France, le film Flo de Géraldine Danon – biopic de la célèbre navigatrice Florence Arthaud – commence par une scène dans laquelle le personnage de Florence, âgé d’une dizaine d’années, remporte facilement une course de voile contre des garçons. Au cours du film, on ne la voit presque jamais s’entraîner, repousser ses limites physiques et tactiques pour devenir l’une des meilleures navigatrices du monde. Le spectateur est sommé d’accepter que Florence Arthaud était douée d’une sorte de don divin qui ne nécessitait pas d’être entretenu et cultivé : elle pouvait passer son temps à faire la fête, il lui suffisait de monter sur un bateau pour dominer facilement ses rivaux. Dans le film, les seuls obstacles que Florence affronte sont de nature sociale : elle doit d’abord vaincre les attitudes misogynes de sa famille (son père souhaiterait qu’elle reprenne les études), puis de ses sponsors, réticents à lui offrir un bateau de qualité (ils ne la croient pas capable de vaincre des hommes). C’est aux autres – et, c’est le problème, uniquement aux autres – de se remettre en question pour permettre à Florence de remporter la Route du rhum.

En souhaitant montrer que les femmes sont tout aussi compétentes que les hommes dans des domaines traditionnellement masculins, certains scénaristes en viennent à créer des femmes sans failles, c’est‐à‐dire des femmes qui n’évoluent pas, donc des femmes peu inspirantes. Car ce ne sont pas les qualités intrinsèques d’un personnage qui nous inspirent (il est impossible de devenir subitement un génie dans une discipline) mais son parcours de vie (ses choix, ses sacrifices, ses progrès…). En outre, si l’héroïne est presque invulnérable, il y a peu de suspense, peu de tension dramatique, peu d’enjeu. 

Dans certains blockbusters américains récents, une jeune superhéroïne connaît une transformation intérieure, mais il ne s’agit pas pour elle d’acquérir des compétences ou de corriger ses mauvais choix, mais simplement de prendre conscience de sa propre valeur et d’oser, enfin, déployer ses qualités. Dans ces scénarios, « la société » – accusée de pousser les femmes à se fixer des barrières mentales – est à nouveau le seul obstacle à la réalisation des projets du personnage. Dans Doctor Strange 2 (Marvel), le personnage joué par Benedict Cumberbatch remonte dans le temps pour discuter avec America Chavez (jeune super‐héroïne lesbienne d’origine mexicaine, élevée par deux femmes) et lui donner la clé pour sauver le monde. Son conseil ? « Fais‐toi confiance, fais confiance à tes pouvoirs – c’est comme ça que tu les arrêteras. » Il est possible que cette philosophie, supposée émancipatrice, soit au contraire asservissante, parce qu’elle dit aux jeunes femmes qu’elles n’ont rien à apprendre, qu’elles sont parfaites telles qu’elles sont et que leurs échecs sont toujours liés aux autres, jamais à leurs propres insuffisances.

Combattre l’immixtion du wokisme dans les institutions : une piste.

En 1946, dans Politics and the English Language, George Orwell discutait des mots « démocratie », « socialisme », « liberté », « patriotisme » et « justice ». « Ces mots, écrivait‐il, sont souvent utilisés de manière malhonnête. La personne qui les emploie en possède sa propre définition, mais laisse son interlocuteur penser qu’il entend autre chose. » Depuis quelques années, ce qui permet au wokisme de s’introduire dans les institutions, dans la fiction et dans le monde de l’entreprise sans qu’il ne soit contesté, c’est qu’il se déguise en causes avec lesquelles il est impossible d’être en désaccord : « diversité », « inclusion », « justice sociale », « féminisme », « antiracisme », « combat pour les droits LGBT ». Chacun comprend que France TV Slash – chaîne du service public – n’a pas le droit de produire uniquement des fictions d’extrême gauche. Mais France TV Slash peut produire des fictions antiracistes. L’antiracisme – dans son sens classique – se situe au‐delà des clivages politiques. Ce n’est pas le cas de l’antiracisme dans le sens que lui donnent les militants wokes. La confusion sémantique – celle que dénonçait Orwell en 1946 – permet à des idées régressives, empaquetées dans des mots positivement connotés, de se déguiser en combats apolitiques et universels, de gagner du terrain grâce aux idiots utiles bien intentionnés. Et au wokisme de s’institutionnaliser, jusqu’à se confondre avec la neutralité. 

Aujourd’hui, les Français trouveraient‐ils normal que le gouvernement oblige tous les producteurs de cinéma du pays à suivre tous les ans une formation de rééducation idéologique dispensée par des activistes politiques ? Évidemment, non. C’est pourtant précisément ce qu’il fait. Depuis 2020, l’association AVFT – dont le site est rédigé en écriture inclusive et dont le compte Twitter relaye les propos de militants décoloniaux – éduque, aux frais du contribuable, tous les producteurs de France à la théorie (militante et éminemment contestée) du « continuum de violence ». Pourquoi cela ne choque‐t‐il pas ? Parce que la formation s’intitule « Agir contre les violences sexistes et sexuelles au travail ». « Le langage politique, écrivait Orwell, est conçu pour donner à des mensonges l’apparence de vérité et au meurtre des airs de respectabilité. » 

Lors d’une assemblée générale Disney, un actionnaire mécontent du sort réservé à l’actrice Gina Carano (licenciée pour ses opinions politiques conservatrices) a posé une question à l’ex P‐DG Bob Chapek : « Il semble clair qu’il existe une liste noire servant à punir les conservateurs dans l’industrie du divertissement. […] Disney et la liste noire : vous confirmez ? » La réponse de Chapek : « Disney n’est ni de gauche ni de droite. Nous défendons des valeurs universelles. Des valeurs de respect, de décence, d’intégrité et d’inclusion. […] Nous souhaitons vivre dans un monde où l’on pourra tous coexister ensemble en paix et en harmonie. » Le wokisme, puisqu’il n’est pas la campagne de tel ou tel candidat mais la défense d’un monde où l’on pourra tous vivre en paix et en harmonie, réussit à passer pour une forme de neutralité. Et l’aversion au wokisme devient opposition aux droits de l’homme.

Souvent, les militants wokes eux‐mêmes ne se considèrent pas comme des militants.

D’abord parce que le racisme n’est pas une opinion mais un délit ; or si l’appropriation culturelle est une forme de racisme, le combat contre l’appropriation culturelle est un devoir civique, pas du militantisme. Ensuite, à cause d’un phénomène que le biologiste Bret Weinstein nomme le « blanchiment d’idées ». Dans les dernières décennies – d’abord aux États‐Unis puis en Europe – des universitaires wokes, devenus dominants dans leurs départements, ont utilisé le système de validation universitaire pour transformer des opinions en connaissances, pour donner une légitimité académique à des thèses militantes. Aujourd’hui, le patriarcat, le privilège blanc, l’écoféminisme ou la théorie critique de la race sont souvent des notions que les militants wokes ont étudiées en cours, qu’ils ont lues dans des livres académiques, qu’ils ont entendues dans la bouche de professeurs qualifiés. Cela leur donne une double légitimité (morale et épistémologique) à censurer ce qui leur déplaît, à imposer jusque dans la fiction leurs critères de pureté. Ces critères, de leur point de vue, ne sont pas subjectifs mais ancrés dans une conception du Bien soutenue par la science sociale. 

C’est sans doute pour cela que la notion de « wokisme » agace tant les wokes, et pour cela qu’elle est fondamentale. Depuis que le terme – aussi imparfait et imprécis soit‐il – est apparu dans le débat public, il permet de nommer un courant idéologique autrement qu’avec les étiquettes vertueuses dont ses militants se parent. Et donc de le combattre efficacement. Il ravive le débat là où celui‐ci semblait éteint. Si les nouveaux critères de sélection institués par l’Académie des Oscars sont des critères antiracistes, il y a d’un côté ceux qui s’en félicitent et de l’autre des racistes. En revanche, s’il s’agit de critères wokes, il existe une opposition idéologique ; aucun des deux camps n’est a priori disqualifié. De la même façon, un producteur aura peut‐être plus de réticences à multiplier des choix scénaristiques décrits comme wokes (la réprobation d’une partie des spectateurs face à des scènes marquées idéologiquement serait légitime) qu’à multiplier ces mêmes choix décrits comme antiracistes (la réprobation constituerait une forme d’intolérance rétrograde). 

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