Interview Emmanuelle Hénin, Radio Notre-Dame.
Le Grand Témoin avec Emmanuelle Hénin, professeur de littérature comparée à la Sorbonne. Co-organisatrice du colloque ‘Après la déconstruction’ en janvier 2022.
Le Grand Témoin avec Emmanuelle Hénin, professeur de littérature comparée à la Sorbonne. Co-organisatrice du colloque ‘Après la déconstruction’ en janvier 2022.
Nous avons eu le plaisir d’interviewer Emmanuelle Hénin autour de la parution des Actes du colloques Après la déconstruction, l’université au défi des idéologies, parus aux éditions Odile Jacob.
Claude Tremblay publie en juin la première version dégenrée de la Recherche au Québec, dans sa maison d’édition post-binaire, Intersexions. Une entreprise qui s’annonce hautement controversée.
Quand le transactivisme dérape, la presse se tait.
l n’est plus nécessaire de rappeler la perméabilité de pans entiers de la recherche académique aux théories elles-mêmes issues de la French Theory et du déconstructivisme à tout crin. D’abord cantonnée aux sciences humaines et sociales, cette lame de fond touche désormais les sciences dures puisque des articles perchés de type « Queer identity and theory intersections in mathematics education: a theoretical literature review » ou « A quantum physics explanation for polyamory, BDSM, and queer people » sont désormais monnaie courante (1, 2).
Aux USA, cette tendance et notamment l’irruption de la Critical Race Theory (ou Théorie Critique de la Race) touche désormais les sciences médicales et c’est avec un mélange d’amusement et de consternation que l’on voit fleurir, dans les grands congrès internationaux usuellement tenus en Amérique du Nord, des travaux lunaires visant désormais à dénoncer le racisme systémique endémique et patriarcal WASP dans la prise en charge du patient atteint de cancer.
Le wokisme prétend incarner la justice sociale et l’égalité des chances, mais ce n’est qu’une imposture dépourvue de fondement philosophique et de corpus théorique. Les jeunes qui s’identifient aux mouvements de la théorie critique de la race ou du genre n’ont même pas lu les auteurs qui ont élaboré ces théories. Au lieu de comprendre les implications politiques et philosophiques de leurs actions, ils adhèrent à une posture de militantisme moral.
En France, le wokisme a trouvé un terrain fertile dans le milieu universitaire, où certains se servent de l’institution pour promouvoir leur vision moralisatrice et la légitimer. Souvenons-nous de la polémique suscitée par le projet de loi « confortant le respect des principes de la République » et notamment l’article 14 qui prévoyait de renforcer les obligations de neutralité des personnes travaillant dans les services publics, y compris dans les établissements d’enseignement supérieur. Cette disposition a été vivement critiquée par certains universitaires qui y prétendaient y voir une atteinte à la liberté académique et à l’autonomie des établissements. Ils cherchaient en réalité le clash politique et par ce biais, à imposer leur vision du monde en utilisant des méthodes de pression, de censure et de discrédit pour faire taire toute forme de critique. L’Université ne sert plus à produire une pensée scientifique, mais à cautionner une pensée morale qui tente d’imposer sa vision du monde.
Conférences perturbées, entrisme de la race et du genre à l’université, étudiants offensés… À cause du wokisme, l’université est le théâtre d’une confusion grandissante entre le savoir et le militantisme. Les sciences sociales, notamment la sociologie, sont particulièrement touchées par
Por lo tanto, es necesario prestar atención a todos los discursos antiprogresistas y combatirlos frontalmente, sin renunciar nunca al orgullo que supone el desarrollo del conocimiento compartido en beneficio de la Humanidad en general, sin especificidad de género, raza o cualquier otra forma de segregación. « Divide y vencerás » es un adagio que Maquiavelo utilizó ya a finales del siglo XV para formar a un príncipe ávido de poder.
L’orchestre de chambre de Paris (OCP) donnait le 4 mars dernier, à la Cité de la musique, un concert sur le thème suivant : « Inspirations folkloriques ». On s’étonne de ce titre de la part d’une institution particulièrement attachée à promouvoir toutes les cultures sur un pied d’égalité, à rompre avec les vieux schémas hiérarchisants. Le titre de ce concert peut en effet choquer en ce qu’il recèle un point de vue méprisant vis-à-vis de cultures locales trop longtemps dominées et qui n’ont plus à l’être, trop longtemps ravalées au rang de « folklores » comme certaines langues minoritaires sont réduites au rang de « dialectes ». On n’a pas encore assez fait descendre la musique prétendument savante – occidentale – de son piédestal : en quoi une symphonie de Beethoven serait-elle supérieure à une danse jouée par le violoneux d’un village des Carpathes ? Aussi, « Expressions des diversités » eût été un titre plus acceptable.
Notre thème engage diverses problématiques ou l’on est conduit à utiliser les termes « culture », « minorité », « majorité » et « droit ». Chaque terme doit être défini à nouveaux frais tant règne l’imprécision des mots dans les médias, la vie politique et dans notre institution universitaire, cette dernière notamment contaminée par la mouvance wokiste actuelle.